Saint Jérôme pénitent. Entre 1592 et 1607

SCOLARI Giuseppe

Saint Jérôme pénitent. Entre 1592 et 1607

Description de l'oeuvre

SCOLARI Giuseppe
Avant 1564 † 1625
Eau-forte.
526 x 369 mm.
Épreuve reprise à l’encre. Une trace de pli horizontal médian. Petits accidents et traces de frottement en pied. Une déchirure horizontale dans l'angle inférieur gauche, restaurée.
D. Rosand, M. Muraro, Titian and the Venetian Woodcut, cat. exp., Washington, The Foundation, 1976, n°97B, p. 302-303. J. Martineau, C. Hope, The Genius of Venice 1500-1600, cat. exp., London, Royal Academy of Arts, 1983, n°P60, p. 351-352.

Epreuve sur vergé mince filigrané du 2e état (sur 2), après modification de l’arrière du crâne, du drapé et de la posture des jambes, par l’insertion de nouveaux modules de bois.

Giuseppe Scolari est une figure mystérieuse et originale de l'art italien de la fin du XVIe siècle. De ce peintre et graveur, on ne sait presque rien, sinon qu’il fut membre de la guilde des peintres de Venise, entre 1592 et 1607. Artiste rare, il laisse neuf bois gravés virtuoses, dont le Saint Jérôme constitue un brillant morceau. Cette gravure s’inspire d'une sculpture en marbre d’Alessandro Vittoria (1525 † 1608), pour la Basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari, à Venise. D’un style déjà baroque, elle témoigne d’une grande liberté de dessin, et d’une maîtrise hors-norme de la gravure sur bois.
Scolari, contrairement aux usages du temps, incise lui-même ses bois. Il a donc toute latitude pour rectifier ses compositions à même le bloc, en dépit de l’immense difficulté que suppose une telle intervention. Ici, il n’hésite pas à modifier de larges portions de sa planche en y intégrant de nouveaux modules de bois : il arrondit l’arrière de la tête du saint, redessine le drapé afin qu'il épouse mieux le mouvement du corps ; enfin, il affine les jambes et en modifie les jeux d’ombres, donnant plus d'allant et de détermination à la silhouette de l'ermite.
Selon David Landau, ce type de repentir – que Scolari réitère par exemple dans son Enlèvement de Proserpine – ne se retrouve chez aucun autre artiste de cette époque, à l'exception de Titien. De même, Scolari est le seul, en son temps, à alterner tailles noires, obtenues au canif, et fines tailles blanches, incisées au burin. En 1766, dans son Traité historique et pratique de la gravure sur bois, Jean-Michel Papillon relevait à raison « le feu » de « son dessein». Cette richesse d’écriture, combinant force d’expression et raffinement décoratif, ne sera égalée qu’au tournant du XXe siècle, par les graveurs symbolistes et expressionnistes.

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CAT 36 n°7