Les récréations parisiennes des Maîtres de l'Affiche.

Le Paris du XIXème était un univers à part et ce pour de multiples raisons. L’une d’elles fut que la ville fut à cette période le centre inégalé du plaisir et de la fête. Réputée pour la variété et l’accessibilité de ses loisirs, la ville attira en effet de très nombreux provinciaux et touristes étrangers dans ces rues. En 1867, on dénombrait ainsi 525 772 visiteurs provinciaux et 200 346 touristes étrangers dans la capitale.

Les expositions universelles qui se succèdent, le nombre de théâtres, de jardins, de guinguettes, de représentations sportives permettent à toutes les classes sociales de se détendre, le dimanche ou en semaine. Si la plupart des “récréations” comme on les appelle alors étaient auparavant réservées à l’aristocratie, on voit au cours du siècle une démocratisation progressive des activités de plaisir se mettre en place.

CHERET Jules
Le Pays des Fées. 1889-1899.

Les foules amassées dans les rues denses peuvent s’échapper lors de promenades en bord de seine, alors très en vogue, l’ouvrier peut aller boire un verre à la guinguette ou au théâtre de banlieue, le bourgeois pourra se rendre à l’opéra, au jardins et à bien d’autres réjouissances.

CHERET Jules
Le Pays des Fées. 1889-1899.

Les bals public qui deviennent récurrent dès 1820 réunissent des groupes de danseurs parfois gigantesques, réunissant des inconnus autour des danses nouvelles et parfois endiablées. La "dansomanie" comme elle fut intitulée à l'époque permet aux parisiens et voyageurs d'utiliser leur temps à des fins de socialisation, préparant le terrain pour la société de loisirs qui se développera au XXème siècle.

MEUNIER Georges
Bal Bulier. 1894-1899.

Toutes ces nouveautés entraînent une concurrence acharnée entre théâtres, cabarets et cafés concerts, qui rivalisent alors d’ingéniosité pour faire leur promotion en engageant les affichistes les plus en vogue ou en recrutant les actrices dont tout le monde parle.

Aux sein des 5 albums des Maîtres de l’Affiche que notre galerie présente, les représentations de loisirs, de représentations théâtrales et autres spectacles sont légions et représentent pleinement l’identité du Paris de la fête du XIXème siècle.