TING Walasse
Shanghai 1929 † 2010 New York
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Album in-folio en feuilles, sous chemise cartonnée, jaquette et étui en toile de l’éditeur. 61 poèmes de Walasse TING, accompagnés de 62 lithographies originales. |
H410xL290mm. |
Petites salissures, traces de frottement et insolation sur l’emboîtage. Quelques déchirures sur la jaquette. De légères salissures marginales sur les premiers cahiers. Quelques coins écornés. Intérieur très frais par ailleurs |
Album comprenant 61 poèmes de Walasse TING, accompagnés de 62 lithographies originales de : Alan DAVIE (2 doubles pl., dont couverture intérieure), Alfred JENSEN (3 pl., dont 1 double), Sam FRANCIS (6 pl., dont 1 double), Walasse TING (6 pl., dont Très belles et fraîches épreuves en couleurs sur vélin, imprimées à Paris par Maurice Beaudet (lithographie) et Georges Girard (typographie). Conception de la jaquette par Machteld Appel, couverture par Roy Lichtenstein Album signé, daté et justifié au pinceau sur le colophon : “Exemplaire H.C. / Walasse Ting/ 22/6 1964. Paris”.
Une œuvre internationale : One Cent Life est le chef-d’œuvre de Ding Xiongquan, ami proche de Zao Wou-Ki, plus connu sous le nom de Walasse Ting. Dans ce livre pionnier richement illustré, le peintre et poète chinois réunit les contributions de 28 artistes américains et européens, venus d’horizons esthétiques différents : les signatures déjà consacrées de Robert Rauschenberg, Sam Francis, Bram Van Velde ou Pierre Alechinsky, côtoient les figures émergentes du pop art américain : Andy Warhol, Jime Dine, Claes Oldenburg, Tom Wesselmann, James Rosenquist, Roy Lichtenstein. L’album de Walasse Ting est à l’image de son parcours artistique et de ses rencontres : venu à Paris en 1952, ce natif de Shanghaï y croise le chemin des membres fondateurs du groupe CoBrA - Alechinsky, Appel, Jorn. Quatre ans plus tard, installé désormais à New York, il fait la connaissance de Wesselmann, Oldenburg et Francis (ce dernier financera l’achat des dix-sept tonnes de papier nécessaires à l’impression de l’album). Un chantier d’avant-garde : Le chantier de One Cent Life débute dès 1961. Cette année-là, Walasse Ting en compose fiévreusement les textes : “J’ai écrit 61 poèmes en 61, dans une pièce étroite et sombre comme un cercueil ; à l’intérieur, seulement du salami, du whisky, des photogra phies sexy prises à Times Square. Ni Bible, ni livre de cuisine, ni annuaire téléphonique, ni chéquier. Deux doigts dactylographiant, parlant du Monde et de l’immonde, de Toi et Moi, de l'Œuf et du Globe56”. L’âpre poésie de Wallasse Ting, teintée d’érotisme, s'entrelace avec bonheur aux lithographies de ses pairs. Celles-ci forment un panorama riche et contrasté, où jaillissent à la fois la gestuelle vigoureuse des tenants de l'expressionnisme abstrait et du mouvement CoBrA (Francis, Jorn), et les aplats sensuels de l’esthétique pop (Mel Ramos, Robert Indiana, Wesselmann). Au cours de l’élaboration de cet ouvrage, et au contact de Warhol, Dine et Oldenburg, Lichtenstein livre par ailleurs ses premières estampes pop, Girl et Spray Can, composées patiemment au rythme “d’un point par heure57”, ainsi que le rapporte, non sans humour, le peintre chinois. L’entreprise éditoriale de Walasse Ting se trouve ainsi aux avant-gardes de l’art de son temps. Son vaste panel d’artistes, la qualité de ses œuvres, de nature parfois expérimentale, la rendent comparable à celle qu’André Marty mena, à la fin du XIXe siècle, avec la publication de l’Estampe originale.
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Vendu
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CAT XXXII n°19 |