ENGELMANN Godefroy
Mulhouse 1788 † 1839 id.
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RECUEIL d’Essais Lithographiques / dans les différents genres de dessin tels que manière / de Crayon, de la plume, du pinceau et du lavis / Exécutés par le Procédé de G. Engelmann / Directeur de la Société Lithographique / de / MULHOUSE. À PARIS, / Chez l’Auteur Rue Cassette N°18. [1816]. |
In-quarto [275 x 210 mm] broché composé de 10 pages lithographiées, sous couverture souple muette jaspée. |
Rousseurs, salissures et oxydation du papier sur la première page. Dernière planche légèrement oxydée. Quelques rousseurs intérieures. |
Cachet de collection du miniaturiste et lithographe Constant-Viguier (1799 † 1840) sur la page de titre. Bel et rare exemplaire, complet de ses 8 incunables lithographiques. Tableau des 8 planches : - pl. I. Anne-Louis GIRODET-TRIOSON (1767 † 1824). Si pingi melius, non potuit melior [Portrait de Couperin de la Couperie]. Lithographie au crayon. - pl. II. Horace VERNET (1789 †1863). Un Lancier. Lithographie au crayon. - pl. III. Antoine-Pierre MONGIN (1761 † 1827). Dragon couché sous un arbre. Lithographie à la plume et à “la pointe sèche”. - pl. IV. Jean Marie DARMET (dates inconnues). Essai topographique. Lithographie au pinceau. - pl. V. Jean-Jacques de BOISSIEU (1736 † 1810) (d’après), et Pierre-Narcisse GUÉRIN (1774 † 1833) (d’après). Tête d’homme et Homme qui se découvre la tête. Lithographies à la plume et au pinceau par ENGELMANN, à l’imitation du burin et de l’eau-forte. - pl. VI. Godefroy ENGELMANN. Une fontaine. Lithographie à l’imitation de la gravure sur bois. - pl. VII. Antoine-Laurent CASTELLAN (1772 † 1838) (d’après). Un paysage. Lithographie au crayon et à la plume par ENGELMANN, tirée avec pierres de teinte : “paysage [...] rehaussé de deux planches de rentrures [sic], dont l’une forme une teinte de bistre sur le premier plan, et l’autre une teinte générale sur tout le dessin avec la réserve des plus grandes lumières seulement”. - pl. VIII. Louis LAFITTE (1770 † 1828) (d’après). Un trophée. Lithographie au crayon par ENGELMANN, tirée avec pierre de teinte et réserve des blancs “imitant un dessin de couleur rehaussé de blanc”. En France, les débuts de la lithographie sont le fruit du labeur de quelques hommes, passionnés d’art et de technique : Friedrich André, Vivant Denon, Charles de Lasteyrie, Godefroy Engelmann et Aloys Senefelder. Les trois derniers occupent une place de choix par leurs publications théoriques et pratiques, dont nous présentons ici deux rares spécimens richement illustrés : le Recueil d’Essais Lithographiques d’Engelmann (1816), et la Collection de plusieurs essais en dessins et gravures, supplément de l’important traité sur L’Art de la lithographie, de Senefelder (1819). Recherches et audaces techniques: Plusieurs planches témoignent des expériences atypiques menées par Engelmann et Senefelder. Afin de rapprocher la lithographie des techniques de taille-douce traditionnelles, ces derniers n’hésitent pas à soumettre la pierre calcaire aux attaques de l’eau-forte, du burin ou de la pointe sèche, obtenant ainsi des gravures en creux sur pierre. L'accent est également mis sur la lithographie en couleurs, avec le recours à des papiers teintés, et la surimpression de plusieurs matrices. Des travaux récompensés: Ces tours de force techniques font la fierté et la renommée de leurs inventeurs. Engelmann, dès 1814, reçoit pour ses tirages en couleurs les remerciements de la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale. Deux ans plus tard, l’imprimeur mulhousien, désormais installé dans la capitale, les fait figurer ostensiblement sur la couverture de ses Essais. En 1819, la même Société décerne à Senefelder, résidant depuis un an à Paris, une médaille d’or pour son traité sur l’Art de la lithographie , qui précède de peu la publication de son supplément. La réception critique de ces travaux pionniers est donc excellente - quoique restreinte à un public de spécialistes. Les applications nombreuses de la lithographie et, surtout, ses fortes capacités mimétiques, conquièrent les amateurs éclairés. Les fac-similés lithographiques : une nouvelle expérience esthétique À une époque où la photographie n'existe encore qu'à l'état de recherche embryonnaire, on imagine sans peine le pouvoir de fascination exercé par les fac-similés et les habiles reports des deux imprimeurs. L'illusionnisme de ces planches qu'on appellerait, sans doute improprement, des reproductions - les toutes premières de l'histoire de l'art - procure de nouvelles expériences esthétiques aux amateurs, en leur permettant notamment d’avoir accès à des œuvres muséales. L'enthousiasme de Goethe à la réception de l’album de Dessins à la main de sujets chrétiens et mythologiques d'Albrecht Dürer, dessiné par Strixner et publié en 1808 par Senefelder, est célèbre : “M'eût-on offert les ducats nécessaires pour recouvrir entièrement les planches lithographiques, cet argent ne m’aurait pas procuré autant de plaisir que ces œuvres-là30”, confia-t-il au président de l’Académie des Sciences de Bavière. Senefelder ne manque pas, dans sa Collection d’essais de 1819, de faire figurer de nouveau une copie de dessins de Dürer, exécutée cette fois-ci par ses soins. Engelmann, de son côté, reçoit aussi de vibrants éloges pour ses lithographies d'après les loges de Raphaël31 (qu’il n’inclut toutefois pas dans ses Essais) . Une technique promise à un riche avenir: Le choix des sujets privilégié par l’imprimeur munichois, puisé dans l’antiquité et l’œuvre des grands maîtres, tend à l’évidence à anoblir une technique qui n’a pas encore obtenu, dans le domaine des beaux-arts, de reconnaissance véritable, et qui se trouve, pour l’heure, toujours assignée à la catégorie des “Arts économiques”. Les compositions originales présentes dans nos deux recueils n’en prennent que plus de valeur, et laissent présager tout le potentiel artistique de la lithographie. C'est le cas notamment des planches de Nicolas-Henri Jacob, dont le grain suave vient adoucir l'épure néoclassique (Senefelder, pl. IX). Le crayon lithographique, imitant les effets du dessin à la pierre noire, se prête également à merveille au vibrant portrait de Girodet (Engelmann, pl. I).
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Vendu
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CAT XXXII n°10.1 |