BALDUNG GRIEN Hans
Gmünd (Allemagne) 1484 † Strasbourg 1545
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Bois gravé. |
H222xL155mm. |
Coupé à la limite ou sur la bordure. Impression faible sur la partie gauche du sujet. Papier légèrement épidermé en bas à droite sous les clous et esquisse d'ornements au crayon sanguine au verso. |
Bartsch, n°5. Hollstein, n°53. |
Signé du monogramme de l'artiste en bas à droite. Epreuve sur papier vergé, du 2ème état sur 2 (la bordure gauche, inférieure et supérieure endommagées à divers endroits). L'artiste a gravé deux sujets de la « Déploration du Christ » et cette deuxième belle composition n'est pas sans rappeler celle d'Andréa Mantegna de la Pinacothèque de Brera à Milan. Au cours des deux premières décennies du XVIe siècle, la conception et l'exécution de la gravure sur bois ont atteint une virtuosité jamais dépassée depuis. Le grain et la fragilité du bois imposent des limites sur la finesse, le degré de courbure et la proximité des lignes. Les premiers artistes de la gravure sur bois ont reconnu ces contraintes avec des compositions affichant des contours simples, de larges courbes et peu de modélisation. En 1500, Albrecht Dürer, Baldung Grien et leurs contemporains maîtrisaient des techniques plus avancées. Les hachures leur ont permis d'obtenir la lumière, l'ombre et la modélisation dans des compositions complexes avec un motif de surface sophistiqué et des figures anatomiquement correctes, et sous l'impulsion des développements artistiques de la Renaissance italienne, ces graveurs ont commencé à utiliser les innovations du raccourci et de la perspective ainsi que les conventions de geste et costume. Baldung Grien était particulièrement habile à combiner ces nouvelles méthodes de représentation avec la fascination traditionnelle de l'Europe du Nord pour les motifs. Cette composition de la « Déploration » fait allusion avec force au récit de la Passion. Le site du Calvaire n'est indiqué que par trois croix, l'échelle et les pieds des voleurs. Au premier plan, des pointes et un pot d'onguent font référence à la crucifixion, à la déposition et à la mise au tombeau du Christ. Le corps du Christ fait écho à la pose de la crucifixion, et les postures des personnes en deuil traduisent leur chagrin. Les bras levés et les cheveux tumultueux de Marie-Madeleine forment un geste emblématique de désespoir ; Jean pleure sur la main mutilée du Christ. La Vierge et le Christ sont nettement raccourcis, montrant la maîtrise de la perspective de Baldung. |
Vendu
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CAT XXXIV n°5 |