Signée à la pointe dans la planche.

Epreuve du 2ème état sur 2, avec de nouvelles hachures à la gauche et à la droite de la tête, sur papier vergé (filigrane tronqué: fleur de lys), revêtue au verso de la marque de collection de Jules Michelin (vers 1815-1870), peintre et aquafortiste, Paris (Lugt 1490).

 Annotée "Ferdinand Bol Pictor" à l'encre brune en marge inférieure. Marges.

Le National Museum of Art (Washington) (inv. n°1943.3.1502) conserve une épreuve similaire à la nôtre. Le Minneapolis Art Museum conserve également une épreuve du 2ème état (inv. n°P.74.83).

Ferdinand Bol était un peintre, graveur et dessinateur néerlandais. Bien que ses œuvres soient rares, elles témoignent de l'influence de Rembrandt. Comme son maître, Bol privilégiait les sujets historiques, les portraits, de nombreux autoportraits et des personnages isolés aux parures exotiques. Au milieu du XVIIe siècle, il avait éclipsé Rembrandt en termes de popularité, recevant plus de commandes officielles que tout autre artiste à Amsterdam, ce qui n'était pas une mince affaire dans ce qui était sans doute, après Rome, la capitale mondiale de l'art à cette époque. Avec quelque seize œuvres répertoriées réalisées entre 1642 et 1651, les gravures à l'eau-forte de Bol constituent un aspect modeste mais significatif de son œuvre. Presque toutes sont des études de personnages, représentant avec force des hommes sérieux (à l'exception de trois femmes), la plupart âgés – des saints ou des philosophes – qui semblent souvent, comme Hamlet ou le roi Lear, méditer sur le sens de l'existence humaine. Sans avoir la même aura que celles de Rembrandt, les gravures à l'eau-forte de Bol sont néanmoins extrêmement expressives, souvent spirituelles, exécutées de manière audacieuse et libre avec une gestion judicieuse de la lumière et de l'ombre.

Ce portrait élégant d'un modèle beaucoup plus jeune que d'habitude, invariablement décrit comme un officier, avec son chapeau à plumes, son col en métal, ses gants de cuir et sa longue coiffure impeccable, suggère un homme riche, de goût et de sensibilité. Le regard attentif, voire intense, a conduit de nombreuses autorités à l'identifier comme un autoportrait, ce qui semble crédible car le portrait correspond à l'âge de Bol à l'époque (près de 30 ans). Bien qu'il y ait une certaine ressemblance avec l' Autoportrait de Bol d'environ 1647 (vendu à Zurich en 1984), l'« officier » est incontestablement plus beau : dans le tableau, le nez est décidément plus pointu.