BONNART Nicolas I
Paris c.1637 † 1718
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Eau-forte et burin. |
H270(375)xL193(253)mm. |
Une courte déchirure en marge inférieure et légères traces de manipulation dans les marges. Deux petites rousseurs claires en marge gauche et petite tache d'encre en marge inférieure à gauche. |
I.F.F XVIIème, p.433, n°154-185. |
Epreuve du 1er état, avec la perruque tombant sur l'épaule droite entre le deuxième et le troisième bouton du justaucorps, sur papier vergé, avec la lettre et l'adresse "rue St Jacques au Coq, avec privilège du Roy". Bonnes marges. Au verso de cette épreuve est imprimé le catalogue de Foucault : "Catalogue des anciens ballets mis en musique par Monsieur de Lully, écrits à la main et le Catalogue des Opéra, mis en musique par Monsieur de Lully, et autres". On peut lire également « On trouve le tout chez le Sieur FOUCAULT, Marchand, rue S. Honoré, à la Regle d'Or, devant la rue des Bourdonnois : il vend les plus beaux endroits de tous les Opéra de Monsieur de Lully, en deux Volumes in folio, écrits à la main : les Airs de Messieurs Lambert, du Buisson, du Bousset & autres Auteurs, les Pièces d'Orgues, Clavessin, Luth, Violle, Violons, Flûtes & Haut-bois, & généralement toutes les Nouveautez, en Musique pour la Voix & les Instruments ». La BNF conserve une épreuve du portrait du même état que la nôtre (inv. n°RESERVE FOL-QB-201 (63)) avec au verso la page de titre de "Psiché" imprimé. Le British Museum conserve une épreuve du portrait du même état que la nôtre, sans impression au verso (inv. n°1914,0228.2263). Le musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon conserve une épreuve du portrait du 2ème état, avec la perruque plus longue et retombante jusqu'au cinquième bouton de la veste (inv. n°GRAV 2267). Jean-Baptiste Lully (1632 † 1687) fut le compositeur favori de Louis XIV. Les deux hommes avaient dansé côte à côte dans de nombreux ballets, ce qui les avaient rapprochés. Cette intimité, les qualités et le génie musical de Lully lui permet d'obtenir de nombreuses faveurs royales : Surintendant de la musique du roi, il contrôle toute la musique produite pour la cour ; grâce au roi et à Colbert, Lully bénéficie également du privilège lui permettant d'être la seule personne autorisée à donner des représentations d'opéras dans tout le royaume. Véritable homme d'affaire, Lully ne peut pas se contenter de compter sur les recettes des entrées et des emplacements des loges. Il lance donc deux produits dérivés destinés aux spectateurs et qui seront vendus à l'entrée de l'Opéra : les livrets et les partitions. Pour réaliser ces derniers, Lully se tourne vers le seul éditeur de Paris pouvant imprimer de la musique, Christophe Ballard, alors détenteur du privilège pour l'impression musicale. « La vente de ces cloisons rapportant d'importants bénéfices, Lully pouvait-il faire confiance à Ballard ? En effet, l'imprimeur pouvait très bien imprimer plus d'exemplaires que prévus et les vendre à l'insu de Lully. Ce dernier a, bien entendu, envisagé cette possibilité et a trouvé un moyen de prévention tout risque de fraude. Il vient personnellement dans l'atelier de Ballard signant chacun des 750 exemplaires. Ainsi, s'il s'en trouve un vendu sans signature,il ne peut alors s'agir que d'un exemplaire réalisé en surplus et l'éditeur s'expose à des poursuites judiciaires ». Lorsque les éditions sont épuisées ou qu'elles n'ont jamais été réalisées, la seule façon de se procurer les œuvres de Lully est de les faire copier. Du vivant de Lully, la seule possibilité était de payer un membre de la troupe de Lully pour emprunter un manuscrit le temps de le reproduire. Vers 1690, deux ateliers de copistes se développent pour répondre aux demandes des amateurs et fournir les partitions des ouvrages difficiles à trouver. À Versailles, c'est le garde de la bibliothèque musicale de Louis XIV, André Danican Philidor, qui, aidé de son fils, va réaliser des copies des œuvres de Lully pour les grands personnages du royaume et les princes des cours étrangers. À Paris, Henry Foucault ouvre un magasin de musique, rue Saint-Honoré, à l'enseigne « À la règle d'or ». Il réalise de nombreuses copies élégantes qu'il vend à côté des cloisons imprimées et gravées. Comme Ballard, Foucault insère ses catalogues dans les ouvrages qu'il débite, comme cette liste imprimée que nous proposons et que l'on retrouve dans la partition imprimée d' « Acis et Galatée » (Source : Pascal Denécheau. Autour des partitions d' opéras de JB Lully conservés à la Bibliothèque musicale François-Lang 2010). |
Vendu
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CAT 46 n°30 |
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