D’insigne rareté.

Une seule autre épreuve connue (Los Angeles, The Jean-Paul Getty Museum, inv. 86.XM.690.3).

Le tirage du J. P. Getty Museum, plus large de quelques millimètres sur la gauche (81 x 78 mm), laisse deviner le début d’un guéridon. Il semble, en revanche, rogné au côté droit par rapport à notre épreuve (le vase est moins visible) et légèrement plus court en hauteur.

Une autre variante de ce portrait existe (réf. : Malcom Daniel n°14) : elle présente un cadrage légèrement décalé sur la droite, et Halévy y détourne son regard de l’objectif. Une épreuve de cette variante est passée en vente chez Christie’s le 6 octobre 1998 (lot n°81) ; une seconde est conservée au Clark Institute of Art (inv. 1998.43).

Au début des années 1890, Degas s’abandonne peu à peu à sa passion pour la chambre noire, délaissant pour un temps crayons et pinceaux. Il photographie notamment des membres de la famille Halévy dans une douzaine de clichés intimistes : “Vers 1890, époque où il a photographié Ludovic et Louis Halévy, il dînait chez eux deux ou trois fois par semaine – Degas était le plus heureux lorsque ses modèles étaient confortablement inertes, immobilisés, non par l’étau du vieux daguerréotype démodé, mais par les coussins amplement rembourrés du fauteuil ou lorsqu’ils s’étaient “assoupis” au cours du “terrible quart d’heure“ de pose qu’ils devaient soutenir. […] [Degas] n’a photographié personne qu’il ne connût très bien, quoique ceci puisse être une affirmation erronée, fondée sur les seules photos qui aient survécu de nos jours50“. Ami proche de Degas dont il partageait la passion pour l’opéra, l’écrivain et librettiste Ludovic Halévy (1834-1908), co-auteur du livret de Carmen (1875) de George Bizet, apparaît également dans plusieurs estampes et dessins de l’artiste consacrés aux coulisses de l’univers scénique (dont un important pastel de 1879, conservé au musée d’Orsay).