Combats et Triomphes, vers 1550-1573
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DELAUNE Étienne

Combats et Triomphes, vers 1550-1573

Description de l'oeuvre

DELAUNE Étienne
Milan [?], vers 1518-1519 † 1583 Paris
Burins.
H65 à 67 mm. L218 à 222 mm.
Feuilles coupées à l’extérieur de la marque du cuivre et revêtues, au dos, du cachet de collection de l’architecte Charles-Frédéric Mewès (1858 † 1914) (Lugt n°4171). Épreuves montées par les angles supérieurs sur vergé. Quatre sujets doublés sur vergé (R.-D. 284, 287, 288 et 290). Petites annotations au crayon dans les angles, avec les références du catalogue raisonné de Robert-Dumesnil. Petits restes de papiers gommés au dos des épreuves.
Robert-Dumesnil, tome IX, n°281 à 292. Julie Rohou (dir.), Graver la Renaissance : Etienne Delaune et les arts décoratifs, cat. exp. (Ecouen, Musée national de la Renaissance, 16 oct. 2019 - 3 févr. 2020), Ecouen, Musée national de la Renaissance, Paris, Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2019.

Titres attribués par Robert-Dumesnil : 281. Bellone ; 282. Marche Triomphale ; 283. La Victoire ; 284. Combat Grotesque ; 285. Le Triomphe de Bacchus ; 286. Combat d’hommes et d’animaux ; 287. Mêlée d’hommes nus ; 288. Combat des Centaures et des Lapithes ; 289. Combat de cavaliers et de fantassins ; 290. [autre] ; 291. [autre] ; 292. [autre].

Gravures d’après (ou en partie d’après) Baptiste PELLERIN ( ? † 1575, actif à Paris).

Suite complète des 12 planches.

Belles épreuves sur vergé, la plupart bien contrastées, du 1er état sur 4, avant les numéros et l’Excudit de Ciartres.

Éditées en France par Delaune, avec le privilège royal.

Signées dans les planches de l’initiale ”S” ou ”Stephanus” (forme latine d’Etienne).

Bel ensemble complet.


Datation : Dans sa thèse, Christophe Pollet souligne qu’à partir de 1561 (époque des premières gravures datées de l’artiste), la mention du privilège royal apparaît systématiquement en lettres capitales. Quatre de nos sujets (R.D. 285, 288, 289, 291) furent donc gravés entre 1561 et 1573 (date à laquelle Delaune quitte Paris). Les huit autres composi_x0002_tions sont antérieures, et datées respectivement vers 1550-1555 (R.-D. 281, 284, 286, 287, 290, 292) et vers 1558-1560 (R.-D. 282, 283).

 

Sujets militaires : Les Combats et Triomphes constituent l’un des cycles les plus fameux d’Etienne Delaune, qui fit de la suite gravée son genre de prédilection. On doit à cet artiste proche de l’école de Fontainebleau une cinquantaine de séries différentes, sur des thématiques aussi bien religieuses (épisodes de l’Ancien Testament) que profanes (les Quatre Continents, les Cinq Sens, les travaux des Douze mois de l’année). Les Combats et Triomphes, gravés d'après (ou en partie d’après) Baptiste Pellerin, présentent des sujets aux dynamiques contrastées : aux compositions statiques des trophées d’armes, cortèges et processions victorieuses, s’opposent des scènes de batailles féroces - véritables chasses à l’homme où s’enchevêtrent, pêle-mêle, paysans armés de fourches, animaux monstrueux, hommes sauvages15 se livrant à l’anthropophagie, cavaliers et fantassins antiques, inspirés de la mythologie. Déclinées en frises, ces violentes mêlées rappellent les bas-reliefs des sarcophages et arcs de triomphe gréco-romains, dont les modèles s’étaient diffusés, en France, par le biais des gravures italiennes (Raimondi, Pollaiolo, Enea Vico) et bellifontaines (Léon Davent, Jean Mignon).

Triomphe de l’ornement : Parce qu’ils renvoient à un idéal de vie nobiliaire, ces thèmes guerriers sont particulièrement prisés du public cultivé de la Renaissance, qui en orne ses armures d’apparat, son mobilier et ses objets d’art. Delaune, conformément au goût de ses contemporains, interprète son sujet avec la préciosité qui sied aux estampes d’ornements – un genre dans lequel il s’illustre brillamment, à l’égal des petits maîtres allemands dont il subit l’influence (les frères Beham, Pencz, Binck, Aldegrever). Déployées autour d’un axe central, ses saynètes empruntent aux grotesques et rinceaux leurs effets de symétrie. Leur dessin ciselé, gravé sur fond noir à l’imitation d’un damasquinage ou d’un niellage, nous rappelle la vocation première de Delaune, qui fut, comme de nombreux maîtres graveurs de son époque, orfèvre et médailleur. Ses estampes sont ainsi entièrement pensées en vue d’une production d'objets de petites dimensions, de préférence métalliques.

Etienne Delaune et les arts décoratifs : En 2019, la rétrospective du musée national de la Renaissance a mis en lumière le rôle majeur joué par l’artiste dans le domaine des arts décoratifs, en tant que pourvoyeur de modèles, inventés ou non par lui. Ses gravures miniatures aux sujets stylisés se prêtent idéalement au travail du métal, du verre et de l’émail. Elles fournissent un riche répertoire iconographique, adapté aux objets précieux (bijoux, camées, miroirs et coffrets émaillés, vaisselle, pistolets, poires à poudre, gardes d’épées, etc.). Plusieurs éléments des trophées à l'antique de notre suite (les captifs aux poings liés, les cuirasses romaines, les écus et bannières des planches de Bellone et de La Victoire), se reconnaissent ainsi sur le bouclier du roi Henri II (vers 1555), conservé au Metropolitan Museum of Art (inv. 34.85). Les mêmes emprunts se répètent sur un bouclier rond allemand (vers 1556), du musée de l’Ermitage (inv. Z.O.6166), preuve du succès et de la rapide diffusion des gravures de Delaune. Celles-ci sont également copiées par des ateliers italiens : le cortège du Triomphe de Bacchus sert de modèle aux décors de deux vases milanais en cristal de roche, conservés à la Résidence de Munich (inv. A39), et au Kunsthistorisches Museum de Vienne (inv. 2353).

Baptiste Pellerin : un créateur redécouvert La popularité des estampes de Delaune à l'échelle européenne tient au raffinement de leur exécution (en particulier dans l’usage des fonds noir et du trait pointillé), autant qu’à leur richesse d’invention. Des recherches16 ont permis, il y a peu, de rendre à Baptiste Pellerin ( ? † 1575), maître enlumineur parisien, la conception d’au moins 8 sujets de notre suite (R.-D. n°282, 283, 284, 285, 286, 287, 290, 292). Cet artiste, rapidement tombé dans l’anonymat après sa mort, jouit de son vivant d’une solide notoriété. Peintre prolifique, il décore des livres manuscrits, dessine des modèles pour les orfèvres, fondeurs et étameurs, ainsi que pour les imagiers de la rue Montorgueil. Il est le dessinateur d’une partie substantielle de l'œuvre gravé de Delaune. Sa redécouverte survient après quatre longs siècles d’oubli. Pellerin, en effet, n’apparaît jamais en tant qu’inventeur dans la lettre des estampes de Delaune, ce dernier s’étant contenté de les signer sous son propre 25 prénom, suivi du verbe latin fecit. Il est vrai qu’à cette époque, en France, la mention de l’invenit est encore loin d’être systématique. Son omission volontaire témoigne “d’une pratique commerciale consentie par les deux parties, qui ne leur était d’ailleurs pas propre17”. La collaboration entre le peintre et le graveur semble avoir débuté dès les années 1550-1555, et s’être achevée vers 1573, date à laquelle Delaune, inquiété par les persécutions religieuses (il est calviniste), quitte la capitale pour s'installer à Strasbourg.

De l'orfèvrerie à la gravure : la carrière accidentelle d'Etienne Delaune: Delaune trouve en Pellerin un collaborateur de choix, dont le talent imprègne toutes ses planches publiées à Paris. Mais il grave également ses propres compositions, livre de brillantes copies des maîtres italiens (en particulier Raimondi, Luca Penni, Rosso), et interprète les dessins de son fils Jean à partir des années 1570. Son œuvre, riche de plus de 400 planches, en fait assurément l’un des burinistes les plus prolifiques et importants du XVIe siècle français. Un an après sa mort, La Croix du Maine (1552 † 1592) peut ainsi saluer la mémoire de “l’un des plus excellents hommes pour le burin et la taille-douce de toute la France18”. La carrière de graveur de Delaune, pourtant, fut accidentelle et dictée par une nécessité économique. Compagnon-orfèvre formé en dehors de Paris, il se voit refusé le titre convoité de maître-orfèvre. Au milieu des années 1540, plusieurs sources d’archives font ainsi état de ses activités illégales d’orfèvre en chambre. Las de cette situation précaire et sans avenir, Delaune se tourne progressivement vers la gravure, et en particulier vers l’estampe d’ornement, plus familière à sa main. “En somme, résume Robert-Dumesnil, Etienne Delaune est, pour l’école française, ce que les petits-maîtres Beham, Aldegrever et Binck étaient pour l’école allemande, des orfèvres devenus, par la force des choses, dessinateurs et graveurs19”. Sa production de gravure débute dès les années 1545-1550, et s’intensifie à partir des années 1560, époque à laquelle l’artiste, éditeur de ses propres œuvres, obtient un privilège du roi le garantissant des contrefaçons. Sa connaissance intime des métiers du métal explique la profonde originalité de Delaune, qui conserve, toute sa vie durant, une fascination pour les mondes en miniature.

 

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CAT XXXII n°4