Gravure d'après Charles DE WAILLY (Paris 1730 † 1798 id.).

Planche figurant dans L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (Supplément, Tome XII). Belle épreuve sur vergé avant toute lettre. Filigrane : aigle à deux têtes couronnées.

Épreuve annotée au crayon en pied : « Géométral du Salon Spinola avec la répétition des glaces / Exécuté à Gênes d’après les dessins du S. De Wailly, architecte ancien contrôleur des bâtiments du Roy / de ces académies Royales d’architecture, peinture, sculpture et de l’Institut de Bologne ».

Des débuts de Desprez dans le domaine de l’eau-forte, on sait encore peu de choses. L’artiste livre ses premières gravures à la fin des années 1760. Il s’agit exclusivement de planches d’éléments décoratifs et architecturaux (« Autel en baldaquin » ; « Projet d’un reposoir » ; « projet d’un cimmetière » [sic]), récompensées dès 1766 par l’Académie Royale, et saluées par la critique.
« Encouragé par le succès de ces gravures, Desprez semble avoir cherché, quelques années plus tard, à apprendre la technique du métier. Soit sur sa propre initiative, soit sur celle de Charles de Wailly, « controlleur des batimens du Roy [sic] et des Académies Royales d’Architecture », il exécuta en effet en eau-forte le plafond du grand salon du Palazzo Serra à Gênes, d’après les dessins de l’architecte précité. De Wailly présenta la gravure à l’Académie Royale d’Architecture de Paris, à la séance du 2 décembre 1776, c’est-à-dire quelques mois après que cette même Académie eut décerné à Desprez le Prix de Rome. On lit au procès-verbal de la séance que « l’académie a vu avec plaisir [que la gravure] étoit [sic] rendue avec beaucoup d’intelligence, quoi que ce ne soit encore que la première épreuve de l’eau-forte. » Outre ce plafond, Desprez grava deux intérieurs, d’un puissant effet, du salon monumental de De Wailly, ainsi qu’un plan. […] Grâce à l’influence de Wailly, elles furent reproduites dans l’Encylopédie de Diderot. Il n’est pas sans intérêt de signaler que, dès cette époque, on avait remarqué le talent avec lequel Desprez traitait les effets de lumière » (Wollin).