DEVERIA Achille (attribué à)
Paris 1800 † 1857 id.
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410 x 290 mm. |
Rousseurs, oxydation et traces d’humidité, la plupart sans atteintes aux sujets. Des épidermures sur quelques planches. Reliure usée (éraflure sur le premier plat, manques aux coins et sur les chasses, dos frotté). |
Beraldi, Les graveurs du XIXe siècle, tome 5, p. 215-217. Adhémar et Lethève, I.F.F. après 1800, tome 6, p. 484. |
Album factice in-folio, relié sous couverture cartonnée et dos lisse muet, sobrement titré sur le plat supérieur « Album », réunissant 38 lithographies érotiques. Très belles épreuves sur vélin, en coloris gommé du temps, à grandes marges et montées sous serpentes (dernière épreuve en noir et à petites marges). Publiées anonymement, sans mention d’auteur ou d’éditeur. Rare et bel ensemble, comprenant la série quasi complète de l’Intérieur d’un Harem (vers 1830) (manque le frontispice), inspirée par la mode orientaliste. Détail des sujets, montés dans l’ordre suivant :
Sous le règne de Louis Philippe, les « diableries » érotiques font fureur. Estampes à volets et illustrations grivoises, vendues à la feuille ou réunies en album, pullulent grâce au nouveau procédé de la lithographie. D’authentiques chefs-d'œuvre sont produits en la matière, comme les planches du sulfureux Gamiani ou Une nuit d'excès (Bruxelles, 1833), auxquelles collabore Achille Devéria, un des plus grands illustrateurs de l’époque romantique, et l’un des premiers à maîtriser la lithographie en couleurs. Ses œuvres libertines, publiées anonymement pour échapper à la censure, sont contemporaines de celles d’Eugène Le Poittevin (1806 † 1870), autre maître incontesté du genre. Elles révèlent une facette inédite du peintre, surtout connu pour ses sujets historiques (dans le style troubadour), ses gravures de mode et ses portraits, dans lesquels il excelle : « Après le Devéria romantique, il nous faut envisager un autre Devéria ; le Devéria égrillard, auteur de nombreuses lithographies qui avaient la prétention d’être provocantes » (Beraldi). Le succès de ces pièces libres, à l’humour souvent caustique, fut tel que Devéria en répéta les sujets au cours de sa carrière : « Vers 1843-1850, Devéria a composé un certain nombre de suites libres : intérieurs de boudoirs, sujets de femmes, d’apr. nature, etc., reprenant des sujets déjà traités en 1830 » (Adhémar et Lethève). |
Vendu
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CAT 36 n°17 |