Signée et datée à la pointe dans la planche.

Epreuve de l'état unique, sur papier vergé (filigrane tronqué: croix dans un écu?).

Bonnes marges.

Provenance: Ancienne collection de Stanislas de Taisne, puis Anne de Villeneuve, la petite-fille du précédent, en février 1996.

Le British Museum (inv. n° 1876,1014.329) et le Metropolitan Museum (inv. n°46.125.3) conservent tous deux une épreuve similaire à la nôtre.

Le sujet de cette gravure n'a jamais été vérifié ; le titre actuel est apparu pour la première fois dans une publication de 1859. Fragonard a gravé « Les Traitants » la même année que « L’Armoire », mais contrairement à cette dernière, l’artiste a utilisé un style d’eau-forte légèrement différent. Les zones de tons ont été créées par des hachures parallèles, et il n’y a pas de retours aux hachures croisées, si puissantes que Fragonard utilisait dans ses autres estampes. Dans L’Armoire, les lignes hachurées individuelles sont souvent longues et continues, mais ici, l’artiste a utilisé des groupes de traits courts dont les ruptures créent un motif moiré sur la surface. Cette technique crée des effets optiques chatoyants. Fragonard a abordé ce sujet avec plus de légèreté et a délibérément évité le clair-obscur sombre. Un examen attentif des Traitants révèle que les contours ont été utilisés pour définir des éléments majeurs de la composition, tels que les types de visages et les détails des costumes. Le style net de l'eau-forte, avec des rehauts scintillants, rappelle la manière du maître vénitien Giovanni Battista Tiepolo (1696-1770). Fragonard a pu voir les gravures de Tiepolo lors de ses deux séjours à Venise (chez Saint-Non en 1761 et chez Bergeret en 1774), et à Paris, où chaque nouvelle série était avidement recherchée par les collectionneurs (Metropolitan Museum).