REMBRANDT Harmenszoon van Rijn
Leyde 1606 † Amsterdam 1669
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Eau-forte originale et pointe sèche. |
213 x 288 [219 x 290] mm. |
Petites marges. Nombreuses épidermures sur le pourtour du sujet provoquées par un ancien montage. Traces de colle et d’ancien passe-partout dans les marges. Traces de frottement. Plis de manipulations. Plis pincés au milieu du bord gauche. |
Bartsch n°49. New Hollstein n° 184 IV/V. |
Épreuve sur vergé du 4e état (sur 5), avec le signe « + » ajouté dans l’angle inférieur gauche, de nouvelles hachures en tête venant combler des blancs, et l’arrière-plan architecturé redéfini (en particulier les contours de la colonne derrière Joseph), mais avant les ultimes retouches dans les ombres de l’atelier H.-.L. Basan. Dans la pénombre lumineuse du Temple de Jérusalem, la prophétesse Anne, suivie de la colombe de l’Esprit Saint, s’avance majestueusement vers Joseph, Marie, le vieux Siméon et l’enfant Jésus, nouveau-né. Rembrandt s’appuie sur l’Évangile de Luc, qui narre ainsi la Présentation au Temple : « Il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d'Israël et l'Esprit Saint était sur lui. Le Saint-Esprit lui avait révélé qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l'Esprit. Et quand les parents amenèrent le petit enfant Jésus pour accomplir à son sujet ce que prescrivait la loi, il le prit dans ses bras et bénit Dieu […] Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanue l[…]. Elle ne quittait pas le temple ; elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière. Arrivée elle aussi à la même heure, elle disait publiquement sa reconnaissance envers Dieu et parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance à Jérusalem. » (Luc, II, 25-38) Rembrandt a donné quatre interprétations de la Présentation au Temple : une peinture (1631), et trois gravures (Bartsch n°49, 51, 54) datées respectivement de 1630, 1639 et 1654. Toutes sont des compositions en hauteur, à l’exception de la celle de 1639, déployée en largeur et dotée d’une vaste assemblée de personnages, mouvante et noyée dans l’ombre, dans un style et une narration complexes rappelant ceux de la Pièce aux cent florins, que l’artiste commença à graver à la même époque. Rembrandt, comme dans les versions antérieures de ce sujet, donne au personnage d’Anne une place prépondérante et prend quelques libertés avec le texte biblique : l’Esprit Saint, au lieu d’auréoler la figure de Siméon, plane ici au-dessus de la prophétesse. Ce parti pris iconographique dérouta quelque peu les auteurs du premier catalogue des gravures de Rembrandt (Bartsch, Charles Blanc), qui se contentent, au sujet de la prophétesse, d'évoquer « une grande figure debout ». En 1654, dans une dernière version de ce thème, Rembrandt choisira de mettre en avant les personnages de Siméon et du Grand Prêtre. |
Vendu
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Catalogue Rembrandt n°62 |