Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854
  • Charger l'image dans la galerie, Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854

MERYON Charles

Eaux-fortes sur Paris, vers 1850-1854

Description de l'oeuvre

MERYON Charles
Paris 1821 † 1868 Saint-Maurice
Eaux-fortes et pointes sèches originales. Grand album in-folio sous chemise cartonnée à rabats, et couverture de livraison d’origine.
H515xL335mm.
Cartonnage empoussiéré, avec de nombreux accrocs et salissures, le dos et le mors fragilisés, les coins frottés (et sans entoilage). Couverture défraîchie, empoussiérée et accidentée (plusieurs plis verticaux, de courtes déchirures en pied et en tête, un manque à l’angle inférieur droit). Intérieur très frais (à l’exception de la première page de la couverture muette, légèrement empoussiérée).

Album comprenant 15 sujets (sur 22), montés sur onglets et reliés (à l’exception du titre) dans l'ordre suivant :
1. Titre des Eaux-fortes sur Paris (Delteil n°17, état unique ; Schneiderman n°22, I/II). Deux épreuves :
la première collée sur le plat supérieur du cartonnage, la seconde imprimée sur la couverture, laissée libre.
2. Armes symboliques de la ville de Paris. (D.21, III/III, S.36 IV/V)
3. Tourelle de la rue de la Tixéranderie. (D.29, II/III ; S.24, II ou III/V)
4. Le Petit pont (D. 24, IV/VII ; S.20, V/IX)
5. La Tour de l’horloge. (D.28, V/VIII ; S.23, V/IX, après retrait de la fine ligne horizontale en pied)
6. Saint-Etienne-du-Mont. (D.30, IV/VIII ; S.24, IV/VIII)
7. La galerie Notre-Dame. (D.26, III/V ; S.29, IV/VI)
8. Le stryge. (D. 23, V/VIII ; S.27, VI/X)
9. L’arche du pont Notre-Dame. (D.25, III/ VII ; S.28, III/VII)
10. L’abside de Notre-Dame de Paris. (D.38, IV/VIII ; S.45, IV/IX)
11. Tombeau de Molière (au Père-Lachaise). (D.40, II/II ; S. 34A II/II)
12. La morgue. (D.36, IV/VII. ; S.42, IV/VII)
13. Le Pont-au-Change. (D.34, V/XI ; S.40, V/XI)
14. Le Pont-Neuf. (D.33, VII/IX ; S.30, VII/X, les vers effacés, mais encore visibles sous la date)
15. La Pompe Notre-Dame. (D.31, VI/IX ; S.26, VII/X)


Très belles épreuves imprimées en brun bistré sur vergé Hudelist (le titre de la couverture tiré quant à lui sur un vélin brun), à toutes marges.


Rare ensemble : “la rareté des impressions de la page de titre, des vers et des pièces incidentes, laisse à penser que les éditions complètes [des Eaux-fortes sur Paris] sont extrêmement rares. En effet, il se peut que la suite complète n'ait été une réalité que dans l'imagination de l'artiste, un stratagème par lequel il espérait distribuer et vendre son œuvre”. (James D. Burke)

Les gravures de Meryon demeurent l’un des plus beaux et fascinants hommages rendus au vieux Paris. Au milieu du XIXe siècle, la ville lumière devient un sujet artistique et littéraire à part entière, relevant d’un genre nouveau que Baudelaire, dans son pénétrant Salon de 1859, appelle le “paysage des grandes villes”. Dans ce dernier, commente-t-il, s’exprime “le charme profond et compliqué d’une capitale âgée et vieillie dans les gloires et les tribulations de la vie”. Ces mots rencontrent un écho singulier dans les œuvres de notre aquafortiste, bien connues et admirées du poète.

“Le vieux Paris n’est plus... “ : Le Paris de Meryon, comme celui du Cygne de Baudelaire, trouve sa nourriture dans la mélancolie. Gravées à l’aube des grands bouleversements haussmanniens, ses eaux-fortes témoignent d’un monde en passe de disparaître : le Petit-Pont, la Pompe Notre-Dame, le Pont-au-change, la Tourelle de la rue de la Tixéranderie, furent démolis peu après avoir été fixés dans le cuivre par l’artiste. Fasciné par les métamorphoses de la vieille cité, Meryon dessina souvent, au cours de sa carrière, le Paris disparu : il copia notamment à l’eau-forte des compositions des XVIIe et XVIIIe siècles - la Passerelle du Pont-au-change, après l’incendie de 1621, d’après Stefano Della Bella ; Le pont-au-change, vers 1784, d’après Jean Nicolle, pour ne citer que ces exemples. La série des Eaux-fortes sur Paris lui fut inspirée par une planche de l’artiste hollandais Reinier Nooms (vers 1623 † 1667), Le Pavillon de Mademoiselle, ainsi qu’il le raconte en 1863 : “Cette première pièce a eu sur moi une notable influence ; feuilletant un jour un carton d'eaux-fortes chez le marchand Vignères, elle me tomba sous la main et fixa immédiatement mon attention […] ; je m'en saisis immédiatement avec l'intention de la reproduire pour la mieux goûter ; et dès ce moment je conçus même ce projet que je méditais vaguement, d'entreprendre une suite de vues de Paris de mon choix”.

Architecture et “visions” : Aux graveurs du XVIIe siècle qu’il chérit tant, Meryon doit un métier net, sans emphase, et pourtant relevé d’une ineffable poésie. Ses paysages parisiens, d’un faire si méticuleux, exaltent la beauté austère des vieilles pierres, sculptées de francs et lumineux contrastes. L’être humain y est accessoire. Seules comptent l’architecture et ses parts d’ombres. Le réalisme le plus scrupuleux39 y côtoie des visions chimériques aux accents hugoliens : la Galerie Notre-Dame et son clair-obscur sépulcral, la sensualité mortifère du Stryge, vampire de pierre dominant la cité, semblent tout droit sortis du roman Notre-Dame de Paris (1831-1832). Meryon, comme Victor Hugo, admire l’édifice gothique et en accroît la puissance monumentale. Dans L’abside de Notre-Dame et dans Le Petit-Pont, la vieille cathédrale dresse au-dessus des immeubles sa fantastique masse, donnant à ces tableaux urbains la solennité d’un drame. L’artiste, on le sait, retravailla compulsivement ses cuivres avant de les biffer. Au gré de son génie inquiet, il y dissémina des détails fantaisistes et dramatiques : créatures ailées, ballons tourbillonnants, nuées ténébreuses de corbeaux, dignes d’un poème d’Edgar Poe, ou d’un film d’Alfred Hitchcock. “Le souffle de l’Immensité traverse l’œuvre de M. Meryon, confiait Hugo à Philippe Burty, et fait de ses eaux-fortes plus que des tableaux – des visions40”. Au Paris monotone des avenues rectilignes, promu par le Second Empire, l’artiste oppose un Paris médiéval, tortueux mais grandiose, propice aux “visions” et à l’imagination, cette “reine des facultés41” chère à Baudelaire et aux romantiques.

Réception critique et succès commercial : Les hantises de Meryon, interné à deux reprises pour “délire mélancolique”, furent bien réelles. Elles alimentèrent, dès son vivant, le mythe de l’artiste maudit, laissant planer sur son œuvre une ombre tragique, soulignée à l’envi par ses premiers biographes. À l'appui de ce portrait, ceux-ci insistent sur le manque de reconnaissance dont pâtit Meryon auprès des instances officielles du monde de l’art. Certes, comme l’écrivent Gustave Geffroy et Loÿs Delteil, Les Eaux-fortes sur Paris ne reçurent aucune récompense au Salon, dont le jury alla même jusqu’à refuser la Galerie Notre-Dame en 1853. De même, elles furent ignorées par la chalcographie du Louvre, ce qui affecta profondément l’artiste et le priva d’une source appréciable de revenus. Les louanges, pourtant, ne manquèrent point. Elles émanèrent des plus grandes plumes : Hugo, Baudelaire, Philippe Burty, Henri Beraldi, Léon Godard. Quant au succès commercial, il fut semble-t-il au rendez-vous. Bien vite, certaines planches devinrent introuvables et s’arrachèrent à prix d’or. Baudelaire le faisait remarquer dès 1862, dans un article publié à l’occasion de la fondation de la Société des Aquafortistes : “M. Méryon [...] donnera prochainement des œuvres nouvelles. M. Cadart possède encore quelques-unes des anciennes. Elles se font rares ; car, dans une crise de mauvaise humeur, bien légitime d’ailleurs, M. Méryon a récemment détruit les planches de son album Paris. Et tout de suite, à peu de distance, deux fois de suite, la collection Méryon se vendait en vente publique quatre et cinq fois plus cher que sa valeur primitive”. La reconnaissance vint également d’Angleterre où, dès 1868, année du décès de Meryon, paraissait un premier texte de référence sur l’artiste, suivi, la décennie suivante, de la publication de catalogues (dont un consacré à ses vues de Paris), d’expositions et de prestigieuses ventes publiques. Celui qui fut, aux yeux de Walter Benjamin, “le portraitiste le plus impressionnant de la ville de Paris”, a livré à la postérité des images de la capitale devenues mythiques, par leur parfum de nostalgie, autant que par leur acuité visionnaire. Témoin impuissant des démolitions instiguées par le préfet de la Seine, Meryon fit œuvre de mémoire : certaines planches, on le devine, furent gravées dans l’urgence, pour conjurer la destruction et l’oubli. Sans nul doute, le graveur contribua, aux côtés des photographes Charles Nègre et Henri Le Secq, à faire naître la notion même de “vieux Paris”. Mais ses vues topographiques, d’une étrange pureté minérale, ne revêtent pas seulement une importance patrimoniale. Elles sont aussi et surtout de puissants réceptacles à songes. Baudelaire ne s’y trompait pas, lui qui conçut un temps le projet d’en tirer des “rêveries philosophiques”. Les premiers vers du poème “Les Sept Vieillards” formeraient une épigraphe idéale aux Eaux-fortes sur Paris : “Fourmillante cité, cité pleine de rêves, Où le spectre en plein jour raccroche le passant ! / Les mystères partout coulent comme des sèves / Dans les canaux étroits du colosse puissant”.

 

Lire plus
Prix normal
55.000 €
Prix réduit
55.000 €
Prix normal
Vendu
Prix unitaire
par 
CAT XXXII n°12.1