Signée du monogramme de l'artiste dans la planche.

Belle épreuve d'un tirage à 100 exemplaires sur papier japon impérial, contresignée au crayon noir par l'artiste.

Bonnes marges. Bel état.

"En juin 1898, la revue d'avant-garde La Plume met en honneur le sculpteur Falguière. Elle organise une exposition qui se tient dans le foyer du Nouveau-Cirque, haut lieu du spectacle populaire. Un numéro spécial du périodique est édité pour l'occasion. Grasset fihure en bonne place sur la liste des nombreux artistes et écrivains sollicités pour fournir des hommages. Il propose une aquarelle, allégorie de la sculpture à laquelle il donne l'apparence d'une jeune femme en blouse de travail, le fornt ceint d'un bandeau, armée d'une masse et d'un ciseau. Les aplats de couleurs vives et les formes cernées d'un large trait noir évoquent l'esthétique du vitrail. Sur un fond de ciel doré déchiré par un nuage orangé, cette moderne travailleuse prend appui sur la statue d'un homme prostré, les mains appuyées sur ses tempes. Directeur de La Plume, Léon Deschamps pressent tout le potentiel de cette image puissante, créée par celui que l’on considère désormais à Paris comme le maître de l’Art nouveau. Il la décline sur nombre de supports. C’est elle que l’on retrouve sur l’affiche de l’exposition et en frontispice de la revue. Une estampe est produite aussi, en chromolithographie. Elle est augmentée d’un tirage limité à 100 exemplaires, imprimé sur Japon impérial, signé par l’artiste, que l’homme d’affaires avisé ajoute à son catalogue des «Éditions de grand luxe, albums et estampe». L’opération de promotion organisée par La Plume intervient dans une actualité qui marquera l’histoire de l’art. C’est au Salon de 1898 que L’Hommage à Balzac d’Auguste Rodin est refusé par la Société des gens de lettres, et que celle-ci décide de transférer sa commande précisément à… Falguière". (Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne qui conserve une épreuve similaire (inv. n°Inv. 1997-023).