En s'installant à Giverny en 1896, Claude Monet se lança dans la construction d'un lieu propice à l'art et la création. Le travail de planification méticuleuse qu'il entreprit pour la création des jardins, serres, et pièce d'eau lui permit de créer une palette de couleurs grandeur nature. Ce lieu, qui lui fut si cher, mena à la réalisation de plus de 250 toiles durant les trois dernières décennies de sa vie. Le public du tournant du siècle fut d'abord surpris par la nouveauté esthétique de ses toiles et l'influence japonisante qu'elles laissaient transparaître de par leurs formats et leurs sujets contemplatifs. Cependant, les efforts constants de Paul Durand-Ruel, marchand et ami de Monet, vont bientôt permettre de faire la renommée des peintres impressionnistes. Grâce à l'organisation de nombreuses expositions prestigieuses, notamment celle de New York en 1886, le travail du peintre de Giverny se fait connaître puis admirer. Une exposition à la Galerie Durand-Ruel, en projet dès 1906, se fait pourtant attendre ; Monet ne cesse de retoucher ses toiles, voire de les détruire sous l'influence de son désir de justesse. La collaboration des deux hommes permit finalement la tenue de l'exposition de 1909 « Les Nymphéas. Série de Paysages d'eau, par Claude Monnet ». Le tout Paris s'y montre, tous les journaux en parlent et les éloges fusent rapidement. Ce livret représente ainsi la trace tangible de plusieurs années d'efforts et de réflexions qui permirent au peintre et au galeriste de faire découvrir au monde toute la poésie du jardin de Giverny.