Deuxième épreuve sur vergé filigrané (écusson « MA »), revêtue au dos du cachet d’atelier rouge de l’artiste (Lugt n°657), et d’un numéro au crayon bleu.

Œuvres en rapport :
La liseuse (Adhémar et Cachin n°165)
La lecture après le bain (Adhémar et Cachin n°166)

Provenance :
Collection Ambroise Vollard (1866 † 1939)
Succession Degas (numéro d’inventaire (?) «1427 », inscrit au crayon bleu au dos de l’épreuve). Cette estampe ne semble pas avoir figuré dans la vente de l’atelier Degas (Estampes), des 22 et 23 novembre 1918 (Ve vacation).

Les monotypes de Degas occupent une place à part dans l’œuvre graphique du maître. De nature expérimentale et réservés à un cercle intime, ceux-ci ne furent redécouverts qu’en 1918, lors de la vente de la succession de l’artiste, où ils créèrent la surprise. Dans la revue Les Arts, le collectionneur et critique Arsène Alexandre écrit alors : « Ses monotypes sont une des parties de son œuvre où il s’est montré le plus libre, le plus entraîné, le plus endiablé. Il ne se souvenait d’aucun précédent même parmi ses autres travaux, et ne s’embarrassait d’aucune règle. »

Demeuré inédit, le monotype que nous présentons est caractéristique de la radicalité et de la liberté formelles développées par Degas à partir des années 1875-1880. Comme à son habitude, l’artiste use d’une grande économie de moyens : brossant son sujet au doigt et au tampon, il campe une femme nue, affalée sur un sofa, peut-être en train de lire. Derrière elle se devine l’encadrement d’une fenêtre, ou d’une porte. La scène demeure toutefois assez énigmatique, le deuxième tirage de la plaque ayant affaibli les contrastes. Le décor et la posture du personnage sont à rapprocher d’une autre série de scènes intimes : notamment de La liseuse (Adhémar et Cachin n°165) et de La lecture après le bain (Adhémar et Cachin n°166). La similarité de leurs dimensions (277 x 378 mm) suggère, selon toutes vraisemblances, que Degas a employé une seule et même plaque pour ces trois monotypes.