
MORIN Jean
Paris vers 1605 † 1650
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Gravure à l'eau-forte et au burin d'après Philippe de Champaigne (Bruxelles 1602 † Paris 1674). |
H318(373)xL217(248)mm. |
Tache brune le long de la marge supérieure et à l'angle supérieur gauche en marge. Numérotée 24 à l'encre brune manuscrite en marge supérieure à droite. Restes de papier collés sur les bords de la feuille. Légère ondulation du papier. |
Mazel n°94. |
Epreuve du 3ème état sur 3, les petites zones claires ombrées de tailles horizontales autour de l'angle supérieur droit, sur papier vergé filigrané (lettres). Marges. C’est en peintre et coloriste que Jean Morin, élève de Philippe de Champaigne, aborde l'eau-forte. Inventeur d'une « nouvelle manière de graver » (P.-J. Mariette), il modèle patiemment ses chairs au pointillé, une technique à laquelle d’autres se sont avant lui essayés (Van Dyck, Vorsterman, Bellange), mais qu’il est le seul, en son temps, à pratiquer avec autant d’assiduité et de recherche. Son « pointillisme » vibrant, semblable à un mouvement brownien, traduit les subtiles gradations d'ombres et de lumière, et vient donner souffle à ce portrait d’Antoine Vitré, que Jean Mazel compte au nombre des œuvres « les plus accomplies » de l'artiste. Combinant aux menus « picots » et « virgules » (Mazel) un jeu complexe de hachures et de contre-tailles, Morin parvient au rendu nuancé des matières. Les moirures du manteau, la transparence du col, le plissé des chairs, les fins et luisants cheveux cousus à la calotte : rien n'échappe à la minutie du graveur, dont les portraits illusionnistes inspireront le jeune Robert Nanteuil. Libraire et imprimeur parisien, Antoine Vitré (vers 1590 † vers 1650) demeure célèbre pour sa Biblia Sacra, vaste projet éditorial qu’il publia en 7 langues de 1628 à 1645. Celui qui fut directeur de l'imprimerie royale est immortalisé ici à l'âge de soixante ans, avec ses outils de typographes - formes et caractères, posés devant lui sur le parapet. |
Vendu
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CAT 48 n°87 |
