Epreuve sur vergé du 4ème état sur 5 (selon Delaborde), la planche retravaillée et l'adresse de l’éditeur Salamanca effacée (avant l’adresse de « Gio. Batt. de Rossi in piazza Navona in Roma »).

Petites marges du cuivre.

Rare.

Epreuves connues:

-Le Département des Arts graphiques (Collection Edmond de Rothschild) en conserve une épreuve du premier état (avant les inscriptions) (n° d'inventaire 4225 LR/ Recto).

-Le Musée d'Art et d'Histoire de Genève en conserve une épreuve du même état que la nôtre.

Parmi les gravures de Marcantonio Raimondi, « La Peste », « une des plus belles et des plus recherchées de son œuvre » selon Delaborde, est unique pour ses effets picturaux et la qualité de ses traits. Le sujet de « La Peste », appelé aussi la « Peste de Phrygie » ou encore « Il Morbetto », est identifié par l'inscription sur le piédestal, un extrait du Chant III de l'Énéide qui raconte comment la peste a frappé les Troyens en Crète et quelle fut la mission d'Énée pour conduire les Troyens à Hesperia (Italie). Certains dessins de Raphaël semblent avoir été conçus expressément pour être gravés. C’est le cas notamment pour le" Jugement de Pâris" ou encore le célèbre "Massacre des Innocents", mais également pour cette œuvre (un dessin de Raphaël, vers 1512, très proche de cette gravure est aujourd’hui conservé aux Offices à Florence). Ce sont des œuvres particulièrement abouties qui sont sans doute le fruit d’une collaboration étroite entre Raphaël et Raimondi. « Aussi l’intérêt commercial qu’il pouvait trouver à l’estampe, pour la diffusion de son œuvre, n’est probablement pas le principal. Raphaël était un artiste généreux qui aimait partager son œuvre et a eu à cœur de former au sein de son atelier les artistes de la future génération. Il n’est pas surprenant qu’un tel artiste ait aussi accueilli au sein de son atelier des graveurs avec qui il s’associa durablement. [...] Ce moment de collaboration avec Raimondi apparaît en définitive comme déterminant, tant pour la fortune de l’œuvre de Raphaël, celle de Raimondi, que pour l’affirmation de l’estampe comme un art à part entière. » (Source: Caroline Vrandt et Lena Baude, Blog de la BNF, "Raphaël et la gravure").