Épreuve avant toute lettre, sur papier vélin.
Toutes marges. Bel état de conservation.
Comme de nombreux peintres-graveurs français de son temps, M.P. Coupin de la Couperie a également travaillé pour François-Séraphin Delpech, éditeur d'estampes à Paris au 23 quai Voltaire. Cette rare lithographie a été réalisée pour le premier «Album lithographique ou recueil de dessins sur pierre, par des artistes français », que Delpech publia en 1819.
Bien qu’intime de Girodet, l’on connaît très peu des œuvres de cet artiste-graveur amateur et rares sont celles ayant survécu au passage du temps. On ne connaît à ce jour qu'une dizaine d’estampes lui étant attribuées, dont l'Andromède. Cette planche porte l'intérêt de mélanger deux iconographies traditionnelles. En effet, le griffon que monte Persée, et l'usage de la lance, renvoient très clairement aux représentations faites de Roger sauvant Angélique, une scène du poème héroïque Roland Furieux (L'arioste). Ce passage classique de la littérature du XVIème siècle fut régulièrement pris comme sujet par les peintres du XIXè, notamment par Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780 † 1867), qui en fit une grande huile sur toile en 1819, aujourd’hui conservée au Musée du Louvre. Cette dernière est très probablement au cœur de l’inspiration de la composition de Coupin de la Couperie. En effet, bien que portant comme nom Andromède et indiquant un sujet antique bien plus que renaissant, le traitement de la figure masculine, ainsi que l'étirement des courbes de la figure féminine, marque de fabrique d’Ingres que l’on retrouve par exemple dans son Odalisque (lithographie de 1825). Le traitement de la figure féminine de Coupin de la Couperie se retrouvera souvent à la même période, jusque dans un chef d’oeuvre tel que la célèbre “Vénus Anadyomène”, que réalisera Théodore Chassériau en 1838.