La Danse aux flambeaux d'Augsbourg, ou la Mascarade. Vers 1516.
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DÜRER Albrecht

La Danse aux flambeaux d'Augsbourg, ou la Mascarade. Vers 1516.

Description de l'oeuvre

DÜRER Albrecht
Nüremberg 1471 † 1528
Bois gravé.
H232xL256mm.
Petit manque à l'angle supérieur droit en marge et rares petits plis sur le bord supérieur de la feuille. Deux petites rousseurs claires atteignant l'homme soulevant son chapeau en haut à droite.
Bartsch, app. n°38. Hollstein, n°250. Meder, n°250 (d/g).

Belle épreuve sur vergé fin filigrané (Large City Gate, proche M.261, daté par Briquet c.1577-1590).

Petites marges. Belle impression.

De toute rareté.

Provenance : Ancienne collection du Docteur Claude-Alain Planchon.

Bois gravé illustrant, dans un cadre élégant et courtois, un groupe de trois femmes et trois hommes masqués qui dansent en cercle. À l'extérieur de la ronde, trois hommes masqués portent des torches : celui portant un chapeau à plumes et une chaîne est Freydal (l’Empereur Maximilien Ier) ; en arrière-plan une princesse, des dames de la cour, et d'autres préposés à la recherche d'un balcon.

L'empereur Maximilien Ier (1459-1519), l’un des mécènes d’Albrecht Dürer, considérait le spectacle offert par les tournois comme un art à part entière. Entre 1512 et 1515, l’Empereur passa commande d'un imposant compte rendu manuscrit, minutieusement détaillé et illustré, de 64 tournois. 255 miniatures enluminées d'or et d'argent, représentant plus qu'une simple anthologie de scènes de joutes à la cour des Habsbourg, sont réalisées par des peintres de la Cour et constituent une épopée allégorique narrant les aventures d'un héros intrépide, un chevalier errant qui n'est autre que Maximilien lui-même. Sous les traits de son alter ego littéraire, « Freydal », l'empereur joute pour prouver son amour à une noble dame. L'histoire s'achève quand la dame accepte de lui donner sa main (il s'agit bien sûr de Marie de Bourgogne, que Maximilien a épousée à Gand en 1477).

Il était prévu d'imprimer et de publier l'œuvre avec des illustrations gravées sur bois dérivées des miniatures. Bien que Maximilien Ier n’y soit jamais parvenu et que le texte soit resté seulement un brouillon, cinq des illustrations ont été imprimées dont celle que nous présentons ici. Ces dernières provenaient de gravures sur bois faites vers 1516 par Albrecht Dürer. Une sixième gravure sur bois a été attribuée à Lucas Cranach l'Ancien. Un des blocs de bois gravé a survécu et est précieusement gardé par le Kupferstichkabinett de Berlin.

Le « Freydal » est le plus important livre des tournois du Moyen ge mais également une description inestimable de la chevalerie à cette époque. Bien que le texte n'ait jamais été achevé, un projet de manuscrit est préservé par la Bibliothèque nationale autrichienne. Les 255 peintures miniatures accompagnant le texte sont aujourd’hui dans un manuscrit enluminé conservé par le Kunsthistorisches Museum de Vienne.

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CAT XXXIV n°6