MORIN Jean
Paris vers 1605 † 1650 id.
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Eau-forte et burin. |
318 x 217 mm [339 x 235]. |
Petites marges. Légère marque d'insolation autour du sujet. Petites rousseurs claires marginales. Marque de pli horizontal médian. Épreuve numérotée à la plume, « 84 » dans l'angle supérieur droit, et « 80 » dans l'angle inférieur droit. |
Mazel n°094. |
Gravure d'après Philippe de Champaigne. Belle épreuve sur vergé, du 3e état (sur 3). Filigrane : double C dans un écusson et contremarque. C’est en peintre et coloriste que Jean Morin, élève de Philippe de Champaigne, aborde l'eau-forte. Inventeur d'une « nouvelle manière de graver » (P.-J. Mariette), il modèle patiemment ses chairs au pointillé, une technique à laquelle d’autres se sont avant lui essayés (Van Dyck, Vorsterman, Bellange), mais qu’il est le seul, en son temps, à pratiquer avec autant d’assiduité et de recherche. Son « pointillisme » vibrant, semblable à un mouvement brownien, traduit les subtiles gradations d'ombres et de lumière, et vient donner souffle à ce portrait d’Antoine Vitré, que Jean Mazel compte au nombre des œuvres « les plus accomplies » de l'artiste. Combinant aux menus « picots » et « virgules » (Mazel) un jeu complexe de hachures et de contre-tailles, Morin parvient au rendu nuancé des matières. Les moirures du manteau, la transparence du col, le plissé des chairs, les fins et luisants cheveux cousus à la calotte : rien n'échappe à la minutie du graveur, dont les portraits illusionnistes inspireront le jeune Robert Nanteuil. Libraire et imprimeur parisien, Antoine Vitré (vers 1590 † vers 1650) demeure célèbre pour sa Biblia Sacra, vaste projet éditorial qu’il publia en 7 langues de 1628 à 1645. Celui qui fut directeur de l'imprimerie royale est immortalisé ici à l'âge de soixante ans, avec ses outils de typographes - formes et caractères, posés devant lui sur le parapet. |
Vendu
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CAT 36 n°12 |