RAUSCHENBERG Robert
Port Arthur, Texas, États-Unis 1925 † 2008 Captiva, Floride, États-Unis
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Sérigraphie originale, imprimée sur patchwork en soie. |
H154xL104cm. |
Variante unique d’une série de 78 suspensions murales sérigraphiées, éditée par Gemini G.E.L., à Los Angeles. Numérotée à la main au revers, sur le label d’identification de l’éditeur. Signature et date brodées en bas à gauche. Montée sous cadre ROCI : le « Grand Tour » de Rauschenberg (1984-1991) La série Samarkand fut présentée à Moscou en 1989, à l'occasion de l'exposition ROCI USSR. Cet événement constitue l’un des temps forts d’une vaste opération artistique interculturelle, lancée dès 1984 par Rauschenberg et financée par lui : ROCI (Rauschenberg Overseas Culture Interchange). Convaincu que l’art peut œuvrer pour le bonheur de l’humanité et porter un message de paix, l’artiste sillonna, pendant sept années, onze pays différents : le Mexique, le Chili, le Vénézuela, la Chine, le Tibet, le Japon, Cuba, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, l’Allemagne de l'Est et la Malaisie. Ce “Grand Tour”, que Rauschenberg documenta par de nombreuses photographies, et durant lequel il multiplia les collaborations artistiques, culmina en 1991 avec une rétrospective à la National Gallery of Art, à Washington. Samarcande, une ville Ouzbèke sur la route de la soie : En 1988, dans le cadre de la préparation de son exposition moscovite, Rauschenberg arpenta plusieurs villes d’Union Soviétique, dont Samarcande, en Ouzbékistan. Située sur l’ancienne route de la soie, celle-ci inspira à l’artiste une grande suite de suspensions murales sérigraphiées, dont l’aspect composite s’inscrit dans la lignée de ses Combine paintings. Rauschenberg y intégra des morceaux d’étoffes bigarrées, glanées sur les marchés locaux d'Ouzbékistan. Cousus bout à bout, ces tissus, choisis pour leur richesse de textures et de couleurs, servirent de fond aux clichés photographiques de l’artiste. Rauschenberg, premier artiste américain à exposer en Union Soviétique: Inaugurée à la galerie Tretyakov en février 1989, soit sept mois avant la chute du mur de Berlin, l’exposition ROCI USSR reçut un accueil enthousiaste de part et d’autre de l’Atlantique. Elle fut perçue comme un symbole fort de “liberté” (Leonid Bazhanov) et de réconciliation entre la Russie et les Etats-Unis, entérinant la fin de la Guerre froide. Première rétrospective d’un artiste américain en Union Soviétique, elle fut célébrée par le poète Yevgeny Yevtushenko comme une véritable “perestroïka spirituelle”. Le cinéaste et critique d’art Amei Wallach n’hésita pas, quant à lui, à qualifier l’événement de “révolutionnaire”.
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Vendu
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CAT XXXII n°23 |