Pierre et Jean à la porte du Temple, 1659

REMBRANDT Harmenszoon van Rijn

Pierre et Jean à la porte du Temple, 1659

Description de l'oeuvre

REMBRANDT Harmenszoon van Rijn
Leyde 1606 † Amsterdam 1669
Eau-forte originale, burin et pointe sèche.
180 x 218 [201 x 237] mm.
Bonnes marges. Petites rousseurs claires dans le ciel. Au verso : restes d'un ancien montage et annotations au crayon.
Bartsch n°94, New Hollstein n°312 II/VI

Belle épreuve sur vergé mince, encore chargée de barbes, du 2e état sur 6, avec le ventre de Saint Pierre redessiné, avant les nouveaux travaux d'ombres sur le pavé au premier plan à droite.

Le 2e état constitue, selon Elena Santiago Páez, « le meilleur état de la gravure, le premier étant plutôt une épreuve d’état ». Signée et datée à la pointe dans le sujet.

Au dos, marque circulaire : « J. Poinssot » (Lugt non décrit). Cette marque est peut-être celle de Julien Poinssot (1840 † 1900), archéologue et membre de la Société des aquafortistes français.

Seuls les 1er et 2e états sont entièrement de la main de Rembrandt.

Tirage du XVIIe siècle

Cette estampe est la dernière planche à sujet biblique de Rembrandt. Elle représente l’épisode de la guérison d’un paralytique par Saint Pierre, narré dans les Actes des Apôtres : « Pierre et Jean montaient au Temple pour la prière de l’après-midi, à la neuvième heure. On y amenait alors un homme, infirme de naissance, que l’on installait chaque jour à la porte du Temple, appelée la « Belle-Porte », pour qu’il demande l’aumône à ceux qui entraient. Voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le Temple, il leur demanda l’aumône. […] Pierre déclara : ‘De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche.’ » (Actes des Apôtres, III, 1-6.)

En 1629, le premier miracle apostolique avait déjà fait l’objet d’une gravure par Rembrandt (Bartsch n°183) : une eau-forte de jeunesse au dessin libre et vigoureux, mais que gâchaient plusieurs morsures accidentelles au centre du cuivre. Trente ans plus tard, Rembrandt, doté d’une impeccable technique, donne à ce sujet un cadre théâtral et monumental. A la scène du miracle proprement dite, que délimite une grande arche cintrée, s’ajoute, à l’arrière-plan, la description animée du Second Temple de Jérusalem et de ses fidèles. Sous un dais, dominant la foule qui s’est amassée au pied d’un imposant escalier, le grand-prêtre officie aux côtés du gardien du Temple. D’épaisses fumées s’échappent d’un brasier et s’enroulent autour de deux colonnes de bronze, seuls vestiges du Temple de Salomon, détruit au 6e siècle av. J.-C. Ces détails architecturaux et rituels, qui permettent à Rembrandt de brosser un portrait vivant du sanctuaire de la ville sainte, seraient, selon Rachel Wischnitzer, inspirées des bois gravés de Tobias Stimmer (1539 † 1584), illustrant la première édition allemande (1574) des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe, historiographe romain. Rembrandt livre ici une œuvre ambitieuse. Le souci de reconstitution historique et l’étonnante profondeur de champ de la composition servirent à leur tour de modèles. Cette gravure influença notamment Murillo (1617 † 1682), dans une peinture au sujet très similaire, La Guérison du paralytique dans la piscine sabbatique (vers 1667-1670 ; Londres, National Gallery).

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Catalogue Rembrandt n°91