REMBRANDT Harmenszoon van Rijn
Leyde 1606 † Amsterdam 1669
|
Eau-forte originale, burin et pointe sèche. |
146 x 172 mm. |
Feuille coupée à l’intérieur de la marque du cuivre (la signature et la date tronquées). Restes d’un ancien montage au verso. |
Bartsch n°105, Hollstein n°212 II/III |
Epreuve sur vergé mince du 2e état (sur 3), l’ouverture du rideau de la fenêtre élargie au brunissoir, mais avant que les barreaux de la vitre droite ne s’estompent complètement, et avant de nouveaux travaux dans les ombres (notamment sur le montant central de la fenêtre, et le long du rideau de droite). Contremarque : initiales « P » et « F ». Tirage du XVIIIe siècle, par ou avant P.-F. Basan. Cette gravure est l’une des premières « pièce de nuit » de Rembrandt. Dans un intérieur à l'austérité monacale, qu’éclaire un mince filet de jour, l’œil découvre la figure rêveuse et solitaire de Saint Jérôme, s'abîmant dans la lecture de la Bible qu’il est en train de traduire. Derrière lui, s’élevant en spirales, se devine un escalier en colimaçon, métaphore des mouvements de l’âme et de l’esprit. Noyés dans la pénombre, les attributs du saint (le lion couché près de la table, le crâne, le chapeau de cardinal) sont à peine visibles. A l’inverse de ses contemporains, et prenant le contrepied d’une longue tradition iconographique, l’artiste ne s’attache nullement à la description pittoresque du cabinet d’étude du lettré. Son intérêt se porte exclusivement sur l’atmosphère de recueillement, de silence et de méditation. La solitude de l'anachorète, sa paix intérieure, sont le véritable sujet de cette gravure, que l’on a coutume de rapprocher du Philosophe en méditation (Paris, Louvre), tableau peint par l’artiste une décennie plus tôt. Rembrandt, qui grava à six autres reprises la figure de Saint Jérôme, ne le représenta qu’une seule fois en un lieu clos. Les ténèbres sépulcrales de son cabinet, rendues par un “effet piquant de clair-obscur” (Gersaint), traduisent la profondeur de sa quête intérieure. |
Vendu
|
Catalogue Rembrandt n°69 |