Harmenszoon van Rijn REMBRANDT
Leyde 1606 † 1669 Amsterdam
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Eau-forte, burin et pointe sèche |
257 x 219 [291 x 231] mm |
Petites marges. Deux marques de plis verticaux, essentiellement visibles au recto. Deux infimes accrocs au bord droit. |
New Hollstein n°125 (état non décrit, entre III et IV/VI) |
Épreuve sur vergé d’un état intermédiaire, non décrit dans le New Hollstein, situé entre le 3e et le 4e état sur 6 : le paysage à l’arrière-plan, sous l’ange, retravaillé, mais avant les travaux posthumes effectués sur la partie droite, les nuages et le premier plan, et avant l’effacement de la signature de Rembrandt en bas à droite.
Cette gravure illustre un passage de l’Evangile (Luc, II, 8-14) : « Il y avait dans la région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leur troupeau durant les veilles de la nuit. Un ange du Seigneur se tint près d’eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté ; et ils furent saisis d’une grande crainte. Mais l’ange leur dit : « soyez sans crainte car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Messie, Seigneur, dans la ville de David. Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé dans des langes et couché dans une crèche ». Et soudain se joignit à l’ange une troupe nombreuse de l’armée céleste, qui louait Dieu ». A l’époque où Rembrandt l’achève, cette planche est probablement la plus ambitieuse de son œuvre gravé. L’apparition de l’ange, véritable deus ex machina perçant l’obscurité des cieux, donne à cette composition un souffle baroque et surnaturel. Rembrandt, marqué ici par les paysages nocturnes d’Adam Elsheimer et l’art vigoureux de Rubens, cherche à traduire le merveilleux du texte biblique par un puissant effet de clair-obscur. Les ténèbres de l’arrière-plan sont approfondies par des retouches de pointe sèche et de burin, travaillées en un fin réseau de hachures serrées semblable à la grainure d’une manière noire. Par contraste, le centre de la gloire, laissé en réserve, y paraît d’un blanc pur propre à évoquer une lumière angélique. Aveuglés par son brusque éclat, bergers et bêtes se dispersent dans une fuite désordonnée. Cette œuvre forte, aux effets picturaux et au dynamisme théâtral, inspira au peintre Govaert Flinck son Annonciation aux bergers (1639). |
Vendu
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Cat 39 n°8 |