Signée et datée "MI TE FE.1703" à la pointe en bas à gauche dans la planche.

Epreuve sur papier vergé (filigrane PANZANO & quatre cercles vides).

Le British Museum conserve une épreuve similaire à la nôtre (inv. n°1852,0612.469.+).

Depuis l’Antiquité, les hommes, notamment ceux qui travaillaient dur pour vivre et parfois pour survivre, ont toujours tenté d’échapper à la dure réalité de la vie (pauvreté, maladie, guerres... ). De ce fait, l'imagination des pauvres hommes a créé un monde légendaire, où les choses fonctionnent à l'envers : il y a une abondance de tout ce qui peut satisfaire les besoins matériels, de la nourriture aux vêtements. C'est un environnement magique, où « on vit toujours et on ne meurt jamais », et où les soucis et les douleurs de la vie quotidienne sont inimaginables. Les médecins sont interdits, les hommes sobres et travailleurs ne sont pas les bienvenus et, enfin et surtout, la guerre est déclarée aux armes. De là est née la ville de « Cuccagna », décrite avec une multitude de détails appétissants par les conteurs qui enchantaient les foules sur les places du passé, du Moyen ge jusqu'à la fin du XIXème siècle. De la tradition orale, nous sommes passés à une agréable littérature populaire avec des titres tels que "Historia Nuova della Città di Cuccagna" ou "Histoire de Campriano Contadino" ou le "Trionfo dei Poltroni". Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, les estampes sur cette thématique ne manquèrent pas comme celle que nous présentons ici, intitulée "La cucagna nuova, trovata nella Porcolandria l'anno 1703 da Seigoffo » (La Cuccagna Nuova, trouvée à Porcolandia en 1703 par Seigoffo), qui décrit un endroit avec tous les délices et invite quiconque à s’y rendre car tout lui viendra avec une très grande facilité. Sans compter aussi que celui qui y vit ne meurt jamais!