Très rare épreuve, titrée et portant la légende : « Isamël Varloken inv. et fecit // Bois dont se font les Mattottiers // Bois dont se font les Mattottiers // Nonest Crudetitas ingulare crudeles, cum Innocentes tradat exitio qui Liberat multorum excitia cogitantem ; et qui uni Indulget Indigno ad prolapsionis contagium prouocat uniuersos. ».
Le seul autre exemplaire de cette planche, à notre connaissance, est conservé par la BNF et ne porte pas la dernière partie de la légende. »
Bel état.
L’estampe La Justice Royalle fut réalisée en 1624 par Ismaël Varloken, puis reproduite en l’état en 1661, à l’ouverture de la Chambre de justice qui allait marquer le début du règne personnel de Louis XIV. C’est cette seconde impression que l’on retrouve ici, destinée à illustrer et accompagner cette manifestation extraordinaire de la justice royale.
Les états généraux de 1614 avaient réclamé que se tienne, tous les dix ans, une Chambre de Justice pour juger des désordres dans les finances du Royaume. Commission extraordinaire, la Chambre de justice de 1624 fut la seule qui respecta les engagements pris lors de la création de l’institution en 1614. La Justice Royalle s’inscrit parmi de nombreuses autres gravures saluant l’initiative royale contre les « maltôtiers », c’est-à-dire les officiers des finances « qui exigent des droits qui ne sont point dus ou qui ont été imposés sans autorité légitime. ». Ainsi, des œuvres comme « La Chasse aux Larrons » ou encore « Le Pot aux Roses » circulèrent lors de l’an 1624 pour acclamer l’entreprise de justice. Allégorie du roi justicier, l’estampe exprime l’action judiciaire du souverain par la répression à laquelle peu de criminels réchappèrent. Nous sommes ici loin du prince juge recevant les plaideurs sous le chêne de Vincennes, que le XIXème siècle avait imposé dans l’imaginaire collectif. C’est notamment lors de la Chambre de Justice de 1661 que Nicolas Fouquet sera accusé des crimes de péculat et de lèse-majesté.