REMBRANDT van Rijn
Leyde 1606 † 1669 Amsterdam
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Eau-forte. |
96 x 86 mm [113 x 102]. |
Petites marges. Annotations au crayon et restes d’ancien montage au dos. |
Bartsch, Rovinsky, n°97; New Hollstein n°140 I/IV. |
Belle épreuve sur vergé, bien contrastée, du 1er état (sur 4) : avant les retouches au niveau des cheveux du personnage situé en haut à l'extrême gauche ; les rayons irradiant le visage de Saint Étienne encore très visibles, de même que la fine ligne horizontale derrière la signature de Rembrandt. A l’exception notable de Saint Jérôme, les sujets hagiographiques sont très peu nombreux dans l'œuvre gravé de Rembrandt. Une récente étude suggère que le choix du Martyre de Saint Étienne - sujet d’une rare brutalité, déjà peint en 1625 par l’artiste - fut motivé par les controverses politiques et théologiques secouant les premières décennies du Siècle d’or. Entre 1610 et le début des années 1630, l'Église protestante des Provinces Unies est en proie à de violents conflits entre « Remonstrants », partisans d’une désunion avec l’enseignement de Calvin, et « Contre-remonstrants ». La fréquentation par Rembrandt du pasteur schismatique Jan Uytenbogaert, dont il grave le portrait en 1635, a pu l’encourager à réaliser cette eau-forte pour dénoncer les exactions menées à l’encontre des Remonstrants. En dépit de son format modeste, on est saisi par la tension tragique à l'œuvre dans cette gravure, plus forte à bien des égards que le tableau du même sujet peint dix ans plus tôt par l'artiste. |
Vendu
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CAT 36 n°8 |