Texte typographié au verso, signée et datée "Rembrandt f. 1633" à la pointe sur la barque (signature en partie brunie et couverte de hachures).

Epreuve sur papier vergé filigrané (difficilement lisible).

Une des rares gravures de l'artiste réalisée pour un livre. Belle impression.

Le Musée de la Nouvelle-Zélande Te Papa Tongarewa et le Minneapolis Institute of Art conservent tous deux une épreuve similaire à la nôtre (n°inv. 1967-0002-26). L'impression du texte au verso de cette gravure est bien visible. Celle de Te Papa est du deuxième de deux états (tous deux de Rembrandt). Il se distingue par sa plaque garnie, les hachures croisées au dos de Fortune, l'ombrage vertical en bas à droite de l'encadrement du portail et la signature partiellement brunie. Il correspond à la description dans le New Hollstein (Rembrandt Vol. I) : « Les premières impressions (souvent celles du livre d'Herckmans)… montrent encore le pépin horizontal sur le mât et le pavillon du navire, qui était déjà là dans l'état I » (p. 197).

Cette estampe se classe comme l'une des gravures mineures de Rembrandt, mais n'est en aucun cas inintéressante. L’artiste a très rarement accepté des demandes d'illustration de livres, et c'est ici un exemple. Cette gravure allégorique est apparue dans « Der Zee-Vaert Lof » d’Elias Herckman, une histoire en vers des exploits marins qui remonte à Noé et à l’Arche. Cette scène symbolise l'avènement de la paix après qu'Octave (plus tard Auguste César) ait vaincu les armées de Marc Antoine à Actium. La femme nue sur le bateau est probablement Bellonia ; la déesse de la guerre, qui laisse tomber Marc Antoine échoué. Il n'a aucun contrôle sur son cheval, encore moins sur l'Empire romain. Au départ de Bellonia, le commerce maritime prospèrera sous le règne d'Auguste.