NEGRE Charles
Grasse 1820 † 1880 id.
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Gravure héliographique sur acier (procédé Ch. Nègre) |
420 x 325 [587 x 430] mm |
Toutes marges. Des rousseurs. Salissures marginales, papier empoussiéré en pied. Une déchirure de 2 cm au bord inférieur gauche. Une marque de pli oblique dans l’angle inférieur droit. |
Héliogravure d’après le médaillon funéraire sculpté par Auguste Préault (1842), pour la tombe de Jacob Roblès (1792 † 1842) au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Très belle épreuve sur vélin fort. Un autre état de cette estampe, avant le pourtour étoilé, est passé en vente chez Sotheby’s en 2002 (22/03/2022, lot n°587, coll. André Jammes). Vers 1844, lors d’une démonstration à l’Institut de France, Charles Nègre découvre le procédé du daguerréotype. Son émerveillement est total : «entrevoyant l’avenir réservé à cet art nouveau, je pris la décision d’y consacrer mon temps et mes forces[1] », écrit-il. D’emblée cependant, l’étudiant des beaux-arts perçoit la fragilité et les limites de cet outil encore balbutiant. Pour Nègre, le salut de la photographie ne pourra venir que de son industrialisation. A l’instar de Fizeau, Poitevin ou Le Secq, il se tourne vers la gravure pour accroître la longévité de l’image photographique. Le 13 août 1856, au bout de quatre années d’expérimentations et recherches, Nègre dépose un brevet d’invention pour la «Damasquinure héliographique ». Elle seule, affirme-t-il dans un mémoire adressé à l’Empereur en 1858, est en mesure de « sauver la photographie en rendant facile une reproduction, à l’infini, d’épreuves industrielles et parfaitement semblables ». Le «procédé Nègre» perfectionne la gravure héliographique par l’utilisation de bains d’or. Il permet l’obtention de noirs profonds et veloutés, des clairs-obscurs raffinés, traduisant les moindres dégradés d’ombres et de lumière. Nègre fut sollicité par plusieurs de ses amis pour réaliser des gravures héliographiques de leurs œuvres, comme Corot, Gérôme, ou Adolphe Yvon. Le Silence, commande du sculpteur Auguste Préault, est l’une des plus belles héliogravures de Charles Nègre. L’arrière-plan nocturne, parsemé d’étoiles, ne figure pas dans l’œuvre originale. Ajouté directement sur la plaque d’acier, il permet de rendre au médaillon sculpté son volume et sa présence. Ce visage grave, au profil dantesque et lèvres glacées, y gagne en poésie et mystère. |
Vendu
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Cat 39 n°66 |