L'Incendie. 1804.

DEBUCOURT Philibert Louis

L'Incendie. 1804.

Description de l'oeuvre

DEBUCOURT Philibert Louis
Paris 1755 † 1832 Belleville
Manière noire
639 x 460 mm
Feuille coupée sur la marque du cuivre. De rares et courtes déchirures et quelques rousseurs claires dans les marges du cuivre. Légères traces de manipulations sur les bords de la feuille.
Fenaille, n°167 ; I.F.F après 1800, n°19 Victor I. Carlson, John W. Ittmann, David B. Becker et al., "Regency to Empire, French Printmaking 1715-1814", cat. exp. (Baltimore Museum of Art, 10 nov. 1984 - 6 Janv. 1985, Museum of Fine Arts, Boston, 6 fév. - 31 mars 1985 ; the Minneapolis Institute of Arts, 27 avr.-23 juin 1985), Baltimore, Baltimore Museum of Art ; Minneapolis, Minneapolis Institute of Arts, 1984, n°120. Épreuves connues: Le British Museum conserve une épreuve du 2e ou 3e état (inv. 1873,0712.411). Le Metropolitan Museum of Art de New York conserve une épreuve du même état que la nôtre (inv. 59.599.56). Le Musée Carnavalet, quant à lui, conserve 2 épreuves du 3e état (avec la lettre) (inv. G.14323 & G.1133).

Rare épreuve en noir du 2e état sur 3, avec la lettre mais avant le titre « L'Incendie », sur papier vélin.

Imprimée par Rémond, avec l'adresse suivante : « Se vend à Paris, chez Chaise jeune, Md d'estampes, rue Neuve des Petits Champs, vis-à-vis le Ministre des Finances, n°490 ».

L'Incendie marque un tournant radical dans l'œuvre de Debucourt. Délaissant scènes galantes et boudoirs calfeutrés, l’artiste livre une œuvre inquiète aux accents romantiques. Son héroïne, une jeune mère, tente d’échapper aux flammes, suspendue au-dessus du vide avec son enfant, le long d’un drap jeté à la hâte par-dessus la corniche. Image spectaculaire mêlant sentiment d’effroi et ravissement esthétique, L’Incendie de Debucourt s’inscrit dans la grande tradition romantique du « sublime » - cette « terreur délicieuse » frappant le spectateur témoin d’un désastre. D’un point de vue formel, le cadre mélodramatique ainsi que le caractère ingénu du personnage de Debucourt ne sont pas sans rappeler, comme le souligne Richard Campbell, une toile de Chevalier Féréol de Bonnemaison, Une Jeune femme s'étant avancée dans la campagne se trouve surprise par l'orage (Brooklyn Museum). Exposé au Salon de 1799 où il rencontra un vif succès, ce tableau montre une jeune femme éplorée et transie de froid, perdue dans une nature hostile. Sa robe légère, drapée à l’antique, la laisse à moitié nue : « L'héroïne de Debucourt […] suscite chez le spectateur le même sentiment de frisson préromantique »[1], écrit R. Campbell. L’Incendie peut également être rapproché, par son clair-obscur dramatique et sa facture néo-classique, de la Scène de Déluge de Girodet (1804). Dans la continuité de cette planche, Debucourt réalisa, quelques années plus tard, une autre scène de désastre, La Calèche renversée (1812).

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Cat 39 n°38