DEGAS Edgar
Paris 1834 † 1917 id
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Eau-forte originale. |
122 x 88 mm [358 x 256 mm]. |
Delteil n°8. Adhémar et Cachin n° 15. Reed et Shapiro n° 12. |
Rarissime épreuve sur vélin ivoire avec teinte de fond, du 1er état sur 2, avant les travaux de l’arrière-plan. Revêtue au dos du cachet d’atelier de l’artiste (Lugt n°657). Toutes marges. L’encre du cachet de succession est également visible au recto, dans l’angle inférieur gauche. D’insigne rareté. Delteil ne mentionne que trois épreuves de cet état, dont une actuellement conservée au Clark Art Institute (inv. 1962.29, ancienne collection Alexis Rouart). Notre estampe correspond, selon toute vraisemblance, à l’un des deux autres exemplaires cités par Delteil, provenant des collections de Paul Petit et du docteur Georges Viau (1855-1939). Provenance : A.B.M. Vente d’estampes de la succession Degas des 22 et 23 novembre 1918 (Ve vacation) : Lot n°25 (« Portrait de Jeune fille, 2e planche / Premier état avant le fond et avant divers travaux ») ou n°26 (« même planche »). Sale of the prints from Degas's estate, November 1918 : lot 25 or 26
De Nathalie Wolkonska, on sait fort peu de choses : elle fut, semble-t-il, une parente éloignée de l’artiste. Elle pose ici vers l’âge de dix ans, les cheveux soigneusement retenus par un filet, selon la mode du temps. Sa mine attentive, presque solennelle, évoque irrésistiblement les portraits daguerréotypés, ainsi que les cartes de visite mises à la mode par Eugène Disderi (1819 † 1889) à partir de 1854. L’attrait de Degas pour la chambre noire est bien connu : se pourrait-il que le peintre ait eu recours, pour graver sa planche, à un portrait photographique ? C’est en tout cas ce que suggèrent le format réduit du sujet, ainsi que le cadrage à mi-corps du modèle. L’aspect légèrement satiné du vélin rappelle également, ainsi que le soulignent Sue Welsh Reed et Barbara Stern Shapiro, la surface argentée d’une plaque de daguerréotype. Rares sont les portraits d’enfants dans l'œuvre gravé de Degas : seulement trois, si l’on compte la première version de cette planche, et le charmant portrait de l’Infante Marguerite, également daté vers 1860, que Degas copia au Louvre d’après Velasquez. Les deux sujets sont d’ailleurs assez proches : une même gravité imprègne la figure pouponne de l’Infante d'Espagne, dont les traits semblent pouvoir se superposer à ceux de la jeune Nathalie Wolkonska. La tendresse évidente émanant de notre petit portrait, gravé d’une pointe légère et caressante, rappelle également ceux de Goya, autre maître espagnol admiré de Degas.
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Vendu
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CAT XXXII n°13.1 |