Portrait d'Edgar Degas, et Degas en pied, vers 1886-1912

MANZI Michel (d’après)

Portrait d'Edgar Degas, et Degas en pied, vers 1886-1912

Description de l'oeuvre

MANZI Michel (d’après)
Naples 1849 † 1915 Boulouris-sur-mer
Photogravures d’après les eaux-fortes de Michel Manzi.
Respectivement : H160xL113 et H283xL130mm [H390xL314 mm].

Épreuve d’essai à deux plaques, imprimée en noir sur vélin fort.

Toutes marges, non ébarbées en pied.

Manzi, directeur de Goupil & Cie : En 1881, Michel Manzi, fils d’un orfèvre napolitain, vint s’installer à Paris. Cet ingénieur et graveur, féru d’art et de procédés d’impression photomécanique, avait quitté l’armée italienne pour offrir ses talents à la célèbre maison d'édition Goupil & Cie, dont il allait prendre, dès 1884, la direction des ateliers. Très vite, le jeune italien fréquenta les milieux artistiques et littéraires de la capitale. Il se lia d’amitié avec Edmond de Goncourt, Toulouse-Lautrec, Carrière, Bartholomé, Boldini, Degas.

Degas modèle: De ce dernier, Manzi a laissé une dizaine de portraits et savoureux pastiches (Degas en danseuse ; Edgar Degas et des danseuses). A l’exception d’une petite aquarelle, le peintre impressionniste y paraît invariablement de profil : tous ces portraits, sans doute, procèdent d’un seul et même croquis initial51. Datés vers 1886, nos deux sujets gravés, très proches l’un de l’autre, semblent également s’inspirer d’une pointe sèche plus ancienne de Marcellin Desboutin (1876), [voir illustration ci-après], montrant l’artiste debout, en manteau et haut de forme, les mains campées sur les hanches.

Les caprices d'un maître: Le plus petit portrait, en buste, fut initialement tiré en couleurs, et à fort peu d’exemplaires, si l’on en croit Edmond de Goncourt. Le 1er juillet 1891, celui-ci note dans son Journal, admiratif : “Aujourd’hui, Manzi, le maître d’œuvre des impressions Boussod et Valadon, est venu voir mes impressions japonaises. Il m’a apporté une petite merveille, une impression en couleurs qu’il a faite du profil de Degas au chapeau noir – une impression tirée à six exemplaires”. Cette eau-forte, poursuit l’écrivain, excita l’irritabilité du peintre qui demanda à Manzi “de lui confier la planche pour retoucher le dessin du nez, qu’il ne trouvait pas juste”. Et de conclure sur une note humoristique : “oncques depuis, Manzi n’a pu ravoir la planche”.

Tirage en photogravures : Privé du cuivre original, demeuré en la possession de Degas, Manzi obtint, à partir d’une épreuve en couleurs, une matrice photogravée grâce à laquelle il put tirer de nouveaux exemplaires en noir, d’une remarquable acuité et fidélité de rendu. Il fit de même pour le second portrait du peintre en pied. Ces épreuves semblent avoir été effectuées sur le tard : à Bordeaux, le musée Goupil détient une photogravure du Portrait de Degas en buste (inv. 94.I.2.1416), ainsi qu’une eau-forte originale d’Edgar Degas en pied (inv. 96.I.2.293), portant la date du 20 juin 1912.

Une épreuve rare, réservée à un cercle intime : Nulle part nous n’avons retrouvé trace d’une impression à deux plaques, similaire à celle que nous présentons. Il s’agit là, sans doute, d'une épreuve d’essai, tirée elle aussi vers 1912 et réservée à Manzi lui-même, ou à son entourage : “Sachant que Manzi aime offrir à ses proches des épreuves de ses gravures […], tout conduit à penser qu’il imprime en 1912 un ensemble consacré à Degas et destiné à un cercle restreint d’amis53.” (Sabine de Vigneau)

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CAT XXXII n°14