[Projet d'éventail - Iris]. Vers 1893.
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AURIOL George

[Projet d'éventail - Iris]. Vers 1893.

Description de l'oeuvre

AURIOL George
Beauvais 1863 † 1938 Paris
Pochoir original sur japon vergé mince (feuille octogonale), revêtu du monogramme rouge de l'artiste en forme de papillon (dit aussi « au capricorne »).
H336xL515mm.
Petits accidents le long des bords, et bords de la feuille légèrement oxydés. Quelques traces de frottement. Plis de manipulation.
Réf. : non décrit dans le catalogue raisonné de Fields et Leroy-Crèvecœur.

Peut-être préparatoire à l’une des gravures sur bois de la série "Voici l’Iris en Fleurs", présentée à la Galerie Durand-Ruel en avril 1893, à l’occasion de la Ve exposition des Peintres-Graveurs.

Ami du cabarettiste Rodolphe Salis et pilier du Chat Noir, dont il illustre les programmes et dirige la revue éponyme, George Auriol est l’un des talents les plus originaux de la belle-époque. Son œuvre est protéiforme : parallèlement à ses créations typographiques, qui le rendront célèbres, Auriol s’illustre dans le domaine de la poésie et de la chanson, et laisse un riche corpus d’aquarelles, de lithographies et gravures sur bois. Maître dans l’ornement et coloriste subtil, Auriol cultive un style floral d’inspiration japonisante, qu’il décline sur tout type de support : affiches et programmes de théâtre, paravents, couvertures de livres, menus, papiers à lettre, éventails… L’iris en fleur, emprunté directement à l’art nippon, est son motif de prédilection : il donne son nom à plusieurs aquarelles et gravures de l’artiste, et notamment à une série d’éventails, Voici l’Iris en Fleur, dont notre pochoir pourrait constituer un travail préparatoire.
En avril 1893, Auriol est invité à participer à la Ve exposition des Peintres-Graveurs, à la Galerie Durand-Ruel. Il y présente des planches de monogrammes, des gravures sur bois en couleurs et des aquarelles. Dans les colonnes de la revue du Chat noir, Félix Fénéon commente : « Pour la première fois M. Auriol se manifeste aux P.-G. [Peintres-Graveurs]. Il marque de son monogramme au capricorne les numéros de la série VOICI L’IRIS EN FLEUR (des iris se déchiquètent et se gladiolent [sic] sur des éventails) et des figures de femmes (AU BOIS) d’un singulier caractère presque masculin. Xylographies polychromes qui toutes sont des œuvres d’art pour leur douce magnificence décoratives et des objets d’art pour leur technique avisée ».
Le catalogue de la galerie Durand-Ruel, très succinct, n’est pas illustré. Un des éventails exposés est cependant reproduit dans un article de Raoul Sertat pour La Revue encyclopédique, en mai 1893 [voir l’ill. ci-dessous]. Sa composition offre de grandes similarités avec celui que nous présentons. Comme dans notre pochoir, dont les aplats francs rappellent le rendu d’une taille d’épargne, le traitement du motif se caractérise par une absence de cerne, chaque élément se découpant, par défaut, sur un fond clair laissé en réserve. Le même monogramme (capricorne) est apposé à droite du sujet. Sur les éventails de George Auriol, tout reste à écrire. Publié en 1985, le catalogue raisonné de son œuvre graphique, établi par Armond Fields et Marie Leroy-Crèvecœur, n’en répertorie qu’un seul : un bois gravé, daté vers 1892, conservé aujourd’hui au Zimmerli Art Museum. (Curieusement, le catalogue omet de signaler l’éventail, aquarellé cette-fois, du département des Arts graphiques du Louvre). Les éventails, dont les peintres impressionnistes s’entichèrent dès les années 1870, semblent loin de n’être qu’une curiosité accessoire dans l’œuvre d’Auriol. Les articles de presse, catalogues de vente et d’exposition contemporains de l’artiste, attestent dès la fin des années 1880 de son engouement pour ce sujet. Auriol semble avoir présenté ses premiers spécimens à l’exposition internationale Blanc & Noir, au sein de la section du Chat Noir, en 1888 (des aquarelles ). En 1893, la même année que sa participation à la Ve exposition des Peintres-Graveurs, il montre, chez Georges Petit, des « éventails imprimés en camaïeu ». Il réitère deux ans plus tard, aux cimaises de la galerie Samuel Bing, dans le cadre du Salon de l’Art nouveau, avec deux éventails gravés sur bois .
L’éventail, dont le format semi-circulaire interdit toute composition statique, donne vie aux fleurs d’Auriol. Cultivant l’asymétrie et la ligne courbe, ses éventails naturalistes participent, au même titre que ses créations typographiques, à l’élaboration d’un nouveau langage décoratif au tournant du XXe siècle.

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CAT 44 n°98