Trois légers traits de crayon sur les manches et la main de l'écrivain. Une ancienne annotation à la plume sur le montage situe la prise de vue à Guernesey (plutôt qu’à Jersey) et l’attribue à Charles Hugo : « Épreuve unique d’une photographie de Victor Hugo, exécutée par son fils aîné, à Guernesey, en 1857 ».

Un autoportrait d’Auguste Vacquerie, et plusieurs portraits exécutés par ce dernier devant la même embrasure de porte, à l’entrée de la serre de Marine Terrace, nous invitent cependant à rejoindre l’avis de Quentin Bajac et Philippe Néagu, qui situent notre cliché à une date légèrement antérieure au séjour de l’écrivain à Guernesey, et le donnent de préférence à Vacquerie, plutôt qu’à Charles Hugo.

De toute rareté : une seule autre épreuve connue (100 x 77 mm), conservée à la maison Victor Hugo (inv. PH 2466). Le format de notre tirage diffère légèrement (il est plus large, et un peu plus court en hauteur).

Rare photographie prise durant l’exil politique de l’écrivain.

L’un des 66 portraits de Victor Hugo à Jersey.

« Les 66 portraits recensés de Victor Hugo datant de la période de jersey se répartissent équitablement entre Charles Hugo et Auguste Vacquerie, même s’il n’est pas toujours aisé de déterminer avec certitude leur auteur. L’influence de Victor Hugo semble néanmoins prépondérante, notamment dans le choix des poses […], autour de trois attitudes récurrentes, que l’on retrouve d’ailleurs dans nombre de dessins et gravures antérieurs : celle du penseur et du poète, la main au front ; celle du combattant de 1848, les bras croisés, le regard volontaire ; celle de l’exilé enfin, main glissée à l’intérieur de la veste, profil de médaille, posant pour la postérité. […] Tous ces portraits n’avaient pas, aux yeux de Victor Hugo et de son cercle, valeur égale : l’abondance ou la rareté des tirages retrouvés nous renseignent sur le statut accordé à tel ou tel cliché. Car si beaucoup de ces images ont été prises en série, lors d’une même séance de pose, seul un petit nombre (8 images pour lesquelles on recense entre 10 et 20 épreuves) fut jugé suffisamment réussi par Victor Hugo pour être diffusé dans le cercle des intimes et au-delà […]. Quant au reste des portraits, la plupart en vérité, ils se présentent comme de simples essais, des mises en place en vue de réaliser l’image parfaite ; ceux-là connurent une diffusion bien moindre, rarement au-delà de 4 ou 5 tirages. » (Quentin Bajac et Philippe Néagu, p. 102.)