Tirage en rouge numéroté et signé par l'artiste. Réalisé à l'atelier ABA 104 (Paris).

Les photogravures de Paloma Torres semblent d’un autre âge. Celui d’un temps où la photographie, encore dans son enfance, ne pouvait saisir la turbulence humaine des boulevards, la fugacité des silhouettes traversant les rues au pas de course. Ses vues parisiennes, prises en plein jour lors du premier confinement, dressent les portraits esseulés de lieux familiers : place de la Concorde, Comédie française, musée du Louvre. Rien ne vient troubler la géométrie de ces architectures impassibles, sinon quelques oiseaux et ombres furtives. Certains clichés sont pris à contre-jour depuis une fenêtre : une trouée lumineuse perce la pénombre insondable et mystérieuse d’un bureau.

Par de subtils effets d’essuyage, Paloma Torres rehausse ses impressions d’un flou poétique : les contrastes et l’acuité photographique des planches s’en trouvent adoucis. Monuments, immeubles, cours intérieures, ruelles et toits : un léger trouble colore l’atmosphère de ces lieux, qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin. Un même climat d’étrangeté, mêlant sentiment d’angoisse et ravissement esthétique, imprègne les vues désertes et silencieuses de Paloma Torres, d’où le temps paraît s’être retiré. Dégagée de toute présence humaine, la ville surgit dans son éternité. 

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Pédopsychiatre à la Pitié Salpêtrière, elle suit depuis 2019 les cours de gravure des ateliers des beaux-arts de la ville de Paris. L’art a toujours fait partie de son quotidien : dans l’enfance, elle passe du temps, aux côtés de son père, dans les couloirs de Versailles puis au Louvre, au département des Arts graphiques, où elle découvre, fascinée, les collections d’estampes anciennes d’Edmond de Rothschild et de la chalcographie. Son parcours académique n’est jamais venu entamer ses autres passions que sont la photographie et la gravure, nourries de ses nombreux voyages (Brésil, Japon). La Galerie Martinez est heureuse d’en montrer les premiers fruits.